Challenge

Chronique : Extraordinaires contacts avec l’au-delà (fin)

 

Et voici la troisième et dernière partie de ma chronique de l’ouvrage du Pr Gary Schwartz, consacré à son étude scientifique de la médiumnité :

Extraordinaires contacts avec l’au-delà

Extraordinaires contacts avec l'au-delà

Les découvertes scientifiques irréfutables sur la vie après la mort

Nous allons comprendre dans cette dernière partie en quoi le sous-titre de l’ouvrage se justifie pleinement.

 

Si vous n’avez pas pris connaissance des deux premières parties de ma chronique, je vous recommande d’aller d’abord en prendre connaissance avant de revenir sur cette page. La première partie est consultable ici, et la seconde est consultable là.

L’expérience Canyon Ranch

Les résultats de l’expérience HBO et de celle de Miraval étaient trop bons.

Gary et Linda souhaitaient exclure la moindre possibilité de supercherie.

C’est pourquoi ils décidèrent de s’adresser à un professionnel de l’illusion, qui n’est pas en contact avec le monde des esprits, mais qui utilise des techniques mentalistes et de prestidigitation sans s’en cacher.

Ils se tournèrent vers une personnalité locale de l’Arizona, Ross Horowitz, un illusionniste de Tucson.

Gary fit visionner à Ross la vidéo de la séance de Patricia Price avec la médium Suzane Northrop, dans le cadre de l’expérience HBO. Dans cette séance, Suzane n’avait posé que cinq questions et avait pourtant fourni plus de 120 éléments d’informations spécifiques, dont plus de 80% étaient exacts.

Après avoir visionné cette vidéo, l’illusionniste Ross faisait une drôle de  tête… Il déclara que :

  •  » rien ne lui permettait de dire que Suzane avait eu recours à des techniques de magie mentale « 
  •  » les tours ou techniques qu’il connaissait ne lui permettraient jamais, ni ne permettraient jamais à aucun mentaliste de sa connaissance, d’obtenir un score aussi élévé que Suzane « .

La seule explication possible, selon Ross, de la réussite de Suzane, était l’obtention préalable d’informations sur la participante.

Mais compte tenu des précautions prises par Gary et son équipe, toute tentative d’obtenir des informations préalables se serait heurtée à des obstacles considérables.

Cependant, Gary était décidé à aller encore plus loin dans l’exclusion des tentatives de supercherie, et s’attela avec son équipe à concevoir un nouveau protocole.

Le nouveau protocole

  • Des draps blancs doublés furent disposés dans les pièces où devaient se dérouler les séances de manière que le médium ne puisse pas voir le participant, à aucun moment de la séance, ni à aucun moment avant l’expérience
  • Comme dans le protocole Russek de l’expérience Miraval — décrit dans la deuxième partie de ma chronique —, le participant resterait silencieux dans les dix premières minutes de la séance
  • Pendant la deuxième phase, le participant répondrait par oui ou par non aux questions du médium, mais sans faire entendre sa voix :

Le médium connaîtrait la réponse « oui » ou « non » du participant par l’intermédiaire d’un signe de tête transmis à l’expérimentateur, et chaque médium aurait toujours le même expérimentateur pour toutes ses séances.

  • Contrairement à l’expérience Miraval, les participants ne seraient cette fois pas anonymes. Ils acceptèrent tous de donner, le cas échéant, des entretiens avec des sceptiques et des médias.

Notons que les participants, au nombre de cinq, furent uniquement des femmes, et curieusement Gary ne fait aucune observation sur ce point.

L’évaluation des résultats après l’expérience étant une partie que Gary souhaitait améliorer, il décida que chaque séance serait évaluée (en attribuant des notes de -3 à +3 selon l’exactitude des affirmations des médiums, comme dans les deux expériences précédentes) non pas seulement par la participante concernée, mais aussi par les quatre autres.

Les médiums qui purent se libérer pour participer à l’expérience furent trois des médiums des expériences précédentes :

  1. John Edward
  2. Suzane Northrop
  3. Laurie Campbell

 

Un incident avec John Edward

Après avoir fait une première séance avec John Edward, Sabrina, reconduite par Gary, retourne à la salle d’isolement pour s’y détendre avant sa séance avec le médium suivant.

Pendant  ce temps, Gary accompagne la prochaine participante, la n°4, dans la salle où opère John, et la séance commence.

Après son introduction habituelle, John reste silencieux pendant un bon moment. Que lui arrive-t-il ? s’interroge Gary.

John dit finalement :  » La grand-mère de l’autre femme est encore avec moi. « 

Cette grand-mère était celle de Sabrina, la partipante précédente.

John demande à Gary de vérifier que la personne assise derrière le rideau n’était pas la participante précédente et qu’elle n’avait aucun lien avec elle.

 » Il voulait s’assurer que je n’essayais pas de le piéger « , nous dit Gary.

John demande ensuite à Gary de noter l’heure précise pour que l’on puisse s’assurer par la suite que la participante précédente (Sabrina) s’était bien rendue à sa séance suivante au moment de l’incident.

Dans cette séance, John continue à recevoir des informations sur Sabrina, tandis qu’il est incapable d’obtenir quelque chose sur la participante en cours…

Gary décide alors de faire part à Sabrina, revenue dans la salle d’isolement, des dernières informations captées par John, et Sabrina éclate en sanglots.

Ces denières informations reçues par John avait une signification spécifique dans la vie de Sabrina.

John, qui avait obtenu des résultats nuls pour une participante, avait en fait dans la séance en question obtenu des informations capitales sur Sabrina,  » corroborant de façon spectaculaire l’hypothèse d’un univers peuplé d’âmes vivantes « , écrit Gary.

Le protocole Corbeau blanc

Un an environ après l’expérience Canyon Ranch, Gary apprit de Laurie Campbell, lors d’une de ses visites,  qu’elle utilisait désormais une nouvelle procédure pour ses consultations téléphoniques avec ses clients.

En effet, elle avait commencé à constater regulièrement qu’elle recevait des informations sur son client avant même le début de la séance.

Elle avait donc décidé de mettre en place une séance préliminaire, quinze à trente minutes avant le début de l’appel téléphonique de son client, où elle notait toutes les informations qui lui venaient.

Et lorsque l’appel téléphonique débutait, Laurie commençait par communiquer à son client toutes les informations qu’elle venait de recevoir.

Laurie affirmait que son taux de réussite lors de cette phase préliminaire allait de 50% à 95%.

Gary fut très intéressé par cette procédure et désira la tester en laboratoire. Il lui donna le nom de Protocole Campbell.

Combiner les protocoles Russel et Campbell

Avec la collaboration de Linda, Gary conçut une nouvelle expérience, qui combinait le protocole Russek et le nouveau protocole Campbell.

Une extension du protocole Russek fut ajoutée dans la phase silencieuse de celui-ci : dans cette phase de dix minutes —qualifiée de silencieuse du fait que le participant  reste silencieux — le téléphone utilisé pour la consultation fut mis en mode  » micro coupé « , afin que le participant n’entende pas le médium parler.

Après cette phase silencieuse, le micro du téléphone était réactivé afin que Laurie et le participant puissent se parler. Laurie se présentait alors puis lisait point par point les informations qu’elle avait reçues lors de la phase préliminaire, en demandant au participant de confirmer ou infirmer ses dires.

Enfin, Laurie communiquait les nouvelles informations qu’elle recevait, et le participant devait répondre par oui ou non.

Le protocole global fut nommé Corbeau blanc, en allusion à la fameuse phrase de William James :

 » Pour réfuter la loi selon laquelle tous les corbeaux sont noirs, il suffit de trouver un corbeau blanc. « 

                                                                  William James (1842-1910)

Les deux expériences Corbeau blanc

Première expérience

L’expérience fut conduite une première fois avec trois participants. Pour les deux premiers, les résultats furent très bons, et pour le troisième, les résultats furent… encore bien meilleurs.

En effet, dans la séance du troisième participant, Laurie avait fourni plus d’une centaine de détails spécifiques, avec un taux de réussite de 90% à 100% pour chaque personne décédée évoquée.

Seconde expérience

Gary entreprit de mener une seconde expérience avec cette fois six participants, dont George, celui pour lequels les résultats avaient été les meilleurs lors de la première expérience Corbeau blanc.

Une fois transcrits les enregistrements des affirmations de Laurie durant les phases silencieuses, Gary et Linda envoyèrent deux transcriptions à chacun des six participants :

  1. La transcription correspondant à sa propre séance
  2. Une transcription  » placebo « , qui était celle d’un autre participant.

Gary nous explique que de ce point de vue, le protocole Corbeau blanc est un protocole en double aveugle, analogue aux études médicales en double aveugle, où ni le patient ni l’expérimentateur ne savent si on administre au patient le médicament expérimental ou le placebo.

Les résultats de cette deuxième expérience ont été là encore stupéfiants, écrit Gary. Ainsi, dans la séance de George, le taux de notes -3 attribué n’a été que de 13% pour la phase préliminaire, et de 17% pour la phase silencieuse.

Le protocole Corbeau blanc est le meilleur garde-fou que Gary S. ait élaboré contre la fraude et la supercherie, et ce protocole semble répondre à presque toutes les objections éventuelles d’un sceptique.

Gary décide d’en avoir le coeur net

Gary S. doutait encore. Il ne pouvait pas croire. C’était un scientifique, et un scientifique ne peut pas croire lorsque les données, quoique très convaincantes, ne sont pas sûres à 100%, affirmait-il au fil des expériences successives.

Linda lui reprocha d’évoquer le principe du rasoir d’Occam — selon lequel les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être utilisées — et de ne pas l’appliquer à lui-même.

 » Elle avait raison. Jusque-là, je n’avais pas regardé toutes les données en face, ce qui me permettait de ne pas me mouiller sur la question. « 

 » J’étais en proie à la sceptimanie : j’en étais conscient et j’étais incapable d’y remédier. « 

Gary se ravisa finalement et décida de récapituler toutes les données afin de déterminer si oui ou non elles valideraient les affirmations et les accusations des sceptiques ou si elles lui permettraient d’abandonner son propre scepticisme.

C’est ainsi qu’il passa en revue toutes les expériences réalisées jusqu’alors, en les examinant selon onze critères clés : fraude, indices, mémoire sélective, informations vagues, informations devinées par hasard, erreurs ou partialité des expérimentateurs, motivation des médiums, motivation des sceptiques, télépathie, mémoire dans l’univers, communication avec les morts.

Gary insiste pour rappeler sa récapitulation concerne uniquement les cinq médiums qui ont participé aux expériences, et non tous les médiums en général.

Récapitulation finale selon onze critères clés

1. Fraude
  • Ce que disent les sceptiques : d’une façon ou d’une autre, les médiums obtiennent préalablement des informations, par exemple en ayant recours aux services de détectives ;
  • Ce que révèlent les expériences : dans le cas des phases silencieuses des expériences Miraval et Canyon Ranch, cela n’aurait été d’aucune utilité, car les médiums ne savaient pas à quel participant ils avaient affaire.
2. Indices
  • Ce que disent les sceptiques : les médiums obtiennent des informations par des techniques de magie mentale ;
  • Ce que révèlent les expériences : dans les expériences Miraval et Canyon Ranch, la magie mentale était inutilisable puisque les médiums ne voyaient pas ni n’entendaient le participant.
3. Mémoire sélective
  • Ce que disent les sceptiques : les participants se souviennent surtout des réponses justes et oublient les erreurs des médiums ;
  • Ce que révèlent les expériences : les techniques d’évaluation utilisées au laboratoire ne reposaient pas sur les souvenirs des participants mais sur les transcriptions exactes des paroles des médiums.
4. Informations vagues
  • Ce que disent les sceptiques : les informations que les médiums disent recevoir sont vagues et s’appliquent à beaucoup de monde ;
  • Ce que révèlent les expériences : les renseignements fournis sont très spécifiques.
5. Informations devinées par hasard
  • Ce que disent les sceptiques : les affirmations exactes des médiums doivent être dues au hasard, à la chance ;
  • Ce que révèlent les expériences : le hasard et la chance ne permettent pas d’expliquer que plusieurs médiums donnent les mêmes informations pour un participant donné.
6. Erreurs ou partialités des expérimentateurs
  • Ce que disent les sceptiques : les expérimentateurs influent délibérément ou inconsciemment sur les résultats en donnant des indications aux médiums ou en encourageant les participants à surestimer les résultats ;
  • Ce que révèlent les expériences : les expérimentateurs ont toujours demandé aux participants, en cas de doute sur le degré d’exactitude à attribuer à une affirmation, à donner la note la moins favorable.
7. Motivation des médiums
  • Ce que disent les sceptiques : les médiums cherchent à tromper le public, à soutirer de l’argent aux personnes crédules et à devenir célèbres ;
  • Ce que révèlent les expériences : les médiums qui ont participé aux expériences de laboratoire ont au contraire mis leur carrière et leur réputation en jeu.
8. Motivation des sceptiques
  • Ce que disent les sceptiques :  notre motivation est de protéger la population contre les charlatans de tout poil. Les médiums sont des charlatans et les scientifiques qui étudient la médiumnité sont crédules ;
  • Ce que disent les médiums : les sceptiques sont bornés et refusent d’examiner les données des expériences ;
  • Ce que disent les expérimentateurs : les pratiques des sceptiques les plus extrêmes sont comparables aux pratiques des charlatans : elles sont dépourvues d’intégrité et d’humilité. Quant aux sceptiques plus modérés, ils ferment souvent les yeux sur certains aspects essentiels des méthodes scientifiques, et font valoir des arguments bidons pour camper sur leurs positions.
9. Télépathie
  • Ce que disent les sceptiques : les médiums doivent lire dans les pensées des participants. Ils ne peuvent pas communiquer avec les morts, pour la simple et bonne raison que les morts sont morts ;
  • Ce que disent les médiums et que confirment les expériences : si nous lisions dans les pensées des participants, nous ne fournirions que des informations qu’ils connaissent et qu’ils espèrent recevoir. Or ce n’est pas le cas. De plus, parfois nous obtenons des informations que le participant pense erronées ou dont il n’a pas connaissance, et qui sont ultérieurement confirmées.
10. Mémoire dans l’univers
  • Ce que disent les sceptiques : les médiums ne font peut-être que lire dans « la mémoire morte » des informations et de l’énergie de l’univers ;
  • Ce que disent les médiums : nous recueillons peut-être des informations se trouvant dans des banques de mémoire de l’univers. Toutefois, ce n’est certainement pas possible dans certains cas : comment des mémoires mortes pourraient-elles contester nos propos lorsque nous avons mal transmis ce qui nous a été dit ?
  • Ce que disent les expérimentateurs : nos recherches n’éliminent pas la possibilité d’un processus de récupération de la mémoire du vide spatial. Toutefois, des exemples tels que celui de la grand-mère défunte de Sabrina, qui semblait continuer à communiquer au cours de la séance du participant suivant, semblent indiquer que les informations ne sont ni statiques ni de la « mémoire morte ».
11. Communication avec les morts

Ce onzième et dernier critère mentionné par Gary S. est curieux à mes yeux car plutôt qu’un critère de différenciation, il s’agit du cœur même de la question : la communication avec les morts est ce que réfutent en bloc les sceptiques, et c’est l’objet du différend qui les oppose aux médiums et aux expérimentateurs !

 


Pour en savoir plus sur Gary Schwartz et ses recherches, vous pouvez consulter cet article de Florinette sur un autre ouvrage traduit en français : La Promesse sacrée.La promesse sacrée


Voilà, c’est la fin de cette 9ème chronique de mon challenge. Rendez-vous à la prochaine chronique, nous entamerons ainsi ensemble la deuxième moitié de ce challenge de 19 chroniques en 19 semaines !!

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