Découvrir

Que faire de la dépouille ? Alternative 2 : l’aquamation

La technique de l’aquamation est déjà ancienne puisqu’elle a été brevetée dès 1888 aux États-Unis, mais l’usage de cette technique comme mode de sépulture est beaucoup plus récent.

Aquamation en Californie

Longtemps utilisée pour dissoudre les carcasses des animaux d’abattoir, elle est autorisée depuis plusieurs années comme pratique funéraire dans au moins 23 états des USA, en Australie, ainsi qu’au Québec, mais n’est pas encore légale en France.

L’aquamation a été le mode de sépulture choisi par Desmond Tutu, décédé le 26 décembre 2021, mais il semble que la pratique ne soit pas encore légale en Afrique du Sud.


Aquamation : comment se déroule cette technique funéraire ?

Encore appelée crémation sans feu ou crémation par l’eau ou même parfois bio-crémation, l’aquamation est un procédé qui ne se déroule pas par une combustion, mais par une hydrolyse alcaline :

Procédé : hydrolyse alcaline

Le corps de la personne défunte est plongé dans un bain d’eau additionnée de soude caustique ou de potasse (ainsi que quelques autres composés chimiques) ; l’eau est chauffée à 93-96 °C, voire 150-180 °C sous pression selon les capacités de l’appareillage choisi, ce qui provoque une dissolution des tissus du corps dans le liquide qui le baigne.

Les os ne se dissolvent pas et présentent en fin d’hydrolyse un aspect plus ou moins souple et friable qui les rend facilement réductibles en poudre. C’est cette poudre qui sera remise à la famille de la personne défunte, tandis que le liquide résiduel du bain sera rejeté aux égouts, et par suite traité avec les eaux usées dans les stations d’épuration.

Procédé d’aquamation

Je vous signale une petite erreur dans l’infographie ci-dessus, concernant l’étape 4 : « Les os qui n’ont pas pu être dissous sont retirés de la machine et réduits en cendres grâce au procédé de crémation« .

En fait les fragments résiduels d’os ne sont pas soumis à crémation (sinon quel serait l’intérêt d’utiliser un appareil de crémation juste pour cela !?) mais simplement réduits à l’état de poudre dans un broyeur.


Voici une vidéo présentant un reportage sur une entreprise de pompes funèbres du Québec, utilisant l’aquamation.

Vous pouvez écourter votre visionnage en arrêtant à 4’07 car la dernière partie n’est plus à jour, sachant qu’à l’époque du reportage, en 2014, la pratique de l’aquamation n’avait pas encore été légalisée au Québec.

Avantages écologiques avancés

  • L’aquamation ne nécessite pas de cercueil.
  • Comparée à la crémation, l’aquamation requiert moins d’énergie et rejette moins de polluants et de GES [gaz à effet de serre] dans l’atmosphère, sachant qu’elle ne s’opère pas par une combustion.
  • Les prothèses (de genou, de hanche…) ainsi que les pacemakers sont récupérés à la fin de l’opération et peuvent être recyclées, ainsi que les éventuels autres objets métalliques qui se trouvaient avec le corps de la personne défunte. Ceci est un avantage par rapport à l’inhumation, mais pas par rapport à la crémation, car les prothèses sont aussi récupérées et recyclées dans le cas d’une crémation.

Avis sur l’aquamation des partisans de l’humusation

Les partisans et militants de l’humusation considèrent que l’aquamation n’est pas aussi écologique qu’on l’affirme. L’appellation bio-crémation serait donc selon eux mensongère…

En effet, « aucune station d’épuration, même biologique, n’est capable de remettre les compteurs à zéro concernant tous les polluants chimiques », peut-on lire sur une page du site humusation.org

Si vous souhaitez connaître l'essentiel sur l'humusation, voici l'article que j'ai rédigé : Que faire de la dépouille ? Alternative 1 : l'humusation

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En laissant votre commentaire, vous acceptez la Politique de confidentialité et cochez à cet effet la case ci-dessous.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.