C.W. Leadbeater - L'Autre côté de la mort

La réalité de l’invisible

 » Je sais combien il est difficile pour l’esprit moyen de saisir la réalité de ce que nous ne pouvons voir avec les yeux physiques. Nous avons grand-peine à nous rendre compte du caractère limité de notre vision, à comprendre que nous vivons dans un vaste monde dont nous ne voyons qu’une toute petite partie.
[…]Nous sommes, pour ainsi dire, enfermés dans une tour et nos sens sont de toutes petites fenêtres ouvertes dans certaines directions. Dans beaucoup d’autres directions nous sommes complètement murés, mais la clairvoyance et la vision astrale nous ouvrent une ou deux fenêtres supplémentaires, élargissant notre champ visuel, nous découvrant un monde nouveau et plus large ; et, bien qu’il nous fût inconnu jusque-là, ce monde n’est toujours qu’une partie de celui que nous connaissions déjà « .

Ce que l’on voit

 » Que nous ferait voir un premier regard jeté dans ce monde nouveau ? À supposer que l’un de nous transférât sa conscience sur le plan astral, quels changements le frapperaient tout d’abord ? Le premier coup d’œil ne révélerait probablement que peu de différence, et le nouveau venu croirait regarder toujours le même monde. Expliquons pourquoi il en est ainsi — expliquons-le en partie du moins, car une explication complète exigerait tout un traité sur la physique astrale.
De même que nous avons ici différents états de la matière, le solide, le liquide, le gazeux, il existe aussi différents états ou degrés de densité dans la matière astrale, et chaque degré est attiré par le degré similaire du plan physique et lui correspond. De sorte que notre ami verrait toujours les murs et les meubles qui lui sont familiers, car bien que la matière physique qui les compose ne lui soit plus visible, le type le plus dense de matière astrale dessinerait toujours leurs contours à ses yeux avec la même netteté. À vrai dire, s’il examinait l’objet de près, ils s’apercevrait que toutes ces particules sont en mouvement, et que ce mouvement est visible, alors que sur notre plan il est invisible ; mais bien peu nombreux sont ceux qui observent de près. Aussi l’homme, en mourant, bien souvent ne sait pas tout d’abord qu’aucun changement se soit opéré en lui.
Il regarde autour de lui et voit les mêmes pièces familières, habitées par ceux qu’il a connus et aimés. Car ils ont eux aussi un corps astral que ses nouvelles facultés visuelles perçoivent. Ce n’est que progressivement qu’il se rendra compte de certaines différences. Par exemple, il découvre bientôt que pour lui toute douleur physique, toute fatigue sont abolies. Si vous êtes capable de comprendre ce que cela signifie, vous commencerez à avoir quelque idée de ce qu’est vraiment la vie supérieure. Songez-y, vous qui n’avez presque jamais un instant d’aise complète, vous qui, dans la tension de votre vie active, pouvez à peine vous souvenir du jour où vous avez ignoré toute fatigue ; que serait-ce pour vous que d’oublier pour toujours le sens des mots fatigue et douleur ? Dans nos pays occidentaux l’enseignement de ce qui touche à l’immortalité a été conduit de façon si déplorable que, généralement, le mort a de la peine à se croire mort, simplement parce qu’il est continue à voir, à entendre, à penser et à sentir.  » Je ne suis pas mort « , dit-il souvent,  » Je suis aussi vivant et mieux portant que je ne fus jamais jusqu’ici « . Évidemment, mais c’est précisément ce à quoi il eût dû s’attendre si son éducation avait été faite convenablement.

La notion exacte de ce qui est, lui viendra peut-être de la façon suivante. Il voit ses amis autour de lui, mais découvre bientôt qu’il ne peut pas toujours communiquer avec eux. Parfois il leur parle et ils ne semblent pas entendre ; il essaye de les toucher et s’aperçoit qu’il ne peut faire aucune impression sur eux. Même à ce moment il se persuade pendant un certain temps qu’il rêve et qu’il va s’éveiller, car à d’autres moments (quand ils sont ce que nous appelons endormis) ses amis ont parfaitement conscience de sa présence et parlent avec lui comme par le passé. Mais graduellement il découvre le fait qu’après tout il est mort ; et d’ordinaire cela le met à son aise. Pourquoi ? À cause de l’enseignement défectueux qu’il a reçu. […]

Une quantité de malaises complètement inutiles et même de souffrance aiguë a été causée de la sorte […]. La théorie du feu infernal a fait plus de mal que ne s’en doutent ceux mêmes qui la soutiennent, car elle en a fait au-delà du tombeau aussi bien que de ce côté-ci. Mais le mort ne tardera pas à rencontrer quelque autre mort qui a reçu un enseignement plus sage. Il apprendra de lui une vie rationnelle dans ce monde nouveau, exactement comme dans le précédent.

Il découvrira graduellement qu’il y a beaucoup de nouveau, et aussi beaucoup qui n’est que la contrepartie de ce qu’il connaît déjà ; car dans ce monde astral les pensées et les désirs s’expriment en formes visibles, bien que composées surtout de la matière la plus délicate du plan. À mesure que progresse sa vie astrale, ces formes prennent de plus en plus d’importance, car il faut nous souvenir qu’il est en train continuellement et régulièrement, de se retirer toujours plus profondément en lui-même.

La période complète d’une incarnation est en réalité occupée par l’ego d’abord à se projeter dans la matière, puis à s’en retirer avec le résultat de son effort.

Comme nous l’avons dit, il devrait au cours même de la vie physique élever graduellement ses pensées, se soucier de moins en moins des questions purement physiques, jusqu’au jour où il se dépouille et abandonne complètement ce corps épais. Alors commence sa vie sur le plan astral, mais pendant toute sa durée le processus de dégagement se poursuit. Il en résulte qu’avec le temps il accorde de moins en moins d’attention à la matière inférieure dont se composent les contreparties des objets physiques, et se préoccupe de plus en plus de la matière supérieure qui constitue les formes-pensées — dans la mesure, du moins, où les formes-pensées apparaissent sur le plan astral. Sa vie est ainsi de plus en plus vécue dans le monde de la pensée, et la contrepartie du monde qu’il a quitté s’évanouit à ses yeux — non pas qu’il ait changé de position dans l’espace, mais le centre de son intérêt se déplace. Ses désirs persistent et les formes qui l’entourent seront dans une large mesure l’expression de ces désirs ; et le bonheur, ou les désagréments, de sa vie dépendront surtout de la nature de ces désirs.

L’étude de la vie astrale nous montre très clairement la raison de bien des préceptes éthiques. La plupart des hommes reconnaissent que les péchés qui nuisent à autrui sont décidément mauvais. Mais ils se demandent parfois en quoi l’on peut qualifier de mauvais le fait d’éprouver de la jalousie, de la haine, de l’ambition, du moment qu’il ne se permettent pas de manifester extérieurement ces sentiments en actes ou en paroles. Un regard dans cet autre monde nous montre exactement comment ces sentiments nuisent à celui qui les nourrit, et comment ils lui causent les souffrances les plus cruelles après sa mort « .

C.W. Leadbeater, L’Autre côté de la mort, Ed. Adyar, pp. 48-52

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