Avantages de la connaissance de l’après-vie
» L’expérience a montré que, même dans le cas d’une personne qui n’a entendu qu’une seule fois exposer la vérité (dans une conférence, par exemple), qui n’y a vu qu’une hypothèse entre beaucoup d’autres et n’a pas été suffisamment frappée pour être amenée à poursuivre cette étude ; même dans ce cas un avantage considérable a été acquis. Cette personne, bien qu’ayant négligé l’occasion qui s’offrait à elle d’obtenir des renseignements plus complets, se souvient cependant [une fois trépassée] qu’un jour elle entendit exposer une certaine doctrine, et, trouvant que l’orateur a exposé les faits avec exactitude, elle se met à rechercher quelles indications de conduite accompagnaient la doctrine dont elle est maintenant à même de vérifier la vérité. Elle possède ainsi au moins un point de contact avec le connu ; elle évite alors, dans une certaine mesure, le malaise ressenti par ceux qui se trouvent loin de leurs points de repère familiers, à la dérive sur une mer sans rivages, d’où peut surgir à tout instant qui sait quelle horreur indicible et informe ?
Et ce sentiment de sécurité et d’assurance n’est pas le seul avantage que l’on doit à des connaissances précises. L’homme sûr de son terrain peut tendre une main secourable à d’autres, et peut promptement devenir un centre d’apaisement et de bonheur pour des centaines d’êtres parmi ceux qui viennent de traverser la frontière et d’entrer dans le monde invisible. Ce faisant, il produit naturellement une grande quantité de bon karma supplémentaire pour lui-même, et sa propre évolution est grandement accélérée ».
Éviter une souffrance superflue
» Une fois écartées ces erreurs préliminaires au sujet de la mort et une fois connue la réalité des faits, on voit aussitôt que tout le système de lamentations dont on l’entoure est une erreur des plus flagrantes. Non seulement tout l’attirail sinistre et grotesque dont le monde entoure la douleur ne fait qu’accompagner un anachronisme absurde et n’est qu’une survivance sans dignité de la superstition médiévale, mais encore le chagrin exagéré dont on a l’enfantillage de le considérer comme la manifestation, est lui-même une erreur fatale, née de l’ignorance et de l’incrédulité les plus grossières. Le chrétien qui croirait réellement que son ami bien-aimé est entré dans la félicité de la présence du Seigneur, ne serait pas porté à célébrer cet événement en s’habillant de noir et de crêpe, ni en écrivant sur du papier à bordure noire, pas plus que le véritable théosophe, qui sait que l’être cher est passé dans une existence plus haute et plus heureuse sur le plan astral et marche déjà vers la vie encore plus resplendissante du paradis « .
» Et ce n’est pas tout. La douleur à laquelle on s’abandonne à la mort d’un ami n’est pas seulement fondée sur une erreur totale, représentant une accumulation considérable de souffrance superflue. Le cas est encore beaucoup plus sérieux que cela ; car ce déchaînement de tristesse, ces lamentations interminables et inconsolables produisent toujours un effet très pénible sur l’ami trépassé envers qui nous ressentons une affection si profonde. Alors qu’il tombe paisiblement et naturellement dans l’inconscience qui précède son réveil parmi les splendeurs du paradis, il est trop souvent tiré de ces rêves heureux et rappelé au souvenir de la vie terrestre qu’il vient de quitter par le chagrin passionné et les désirs de ses amis de la terre ; ces manifestations éveillent en son corps de désir des vibrations correspondantes, lui causant un malaise violent et un accablement prolongé qui retardent sérieusement son progrès. Ce manque de maîtrise de soi de la part des survivants est l’un des plus grands obstacles auxquels se heurtent ceux qui essaient de venir en aide aux morts, et rend souvent vaines de longues heures d’efforts patients de leur part. Les morts eux-mêmes ont parfois reconnu les entraves que constitue pour eux la douleur sans frein de leurs parents ignorants, malgré leurs bonnes intentions […].
Il ne faudrait pas un instant conclure de là que l’occultiste manque de sympathie envers ceux qui ont aimé et (à ce qu’ils croient) perdu des êtres chers, ni que sa doctrine conseille l’oubli des morts. Mais ce qu’elle suggère, c’est que le souvenir devrait prendre une forme secourable et non pas nuisible, qu’au lieu de regretter égoïstement et vainement, il faudrait souhaiter leur bonheur avec un profond amour. Cette doctrine demande au survivant d’élever sa pensée plus haut, de s’oublier et d’oublier l’illusion de cette perte apparente, afin d’ajouter quelque chose encore aux splendeurs que son ami est certainement en train de connaître « .
» Une autre idée largement répandue, au sujet de la mort, la prétend toujours douloureuse, et l’on a fait beaucoup pour encourager cette idée par des histoires sinistres d’agonie et de râles. Il semble bien certain que cette tradition peut aussi être rangée parmi nos erreurs, car ces symptômes déplaisants ne sont d’ordinaire que les derniers mouvements spasmodiques du corps physique après que l’ego conscient l’a déjà quitté. Dans presque tous les cas, la mort elle-même parait être parfaitement exempte de douleur, même après les longues et pénibles souffrances de la maladie à laquelle elle met fin. Le calme qui apparaît souvent sur le visage après la mort est un témoignage important en faveur de cette hypothèse, qui est aussi confirmée par le témoignage direct de la plupart de ceux à qui l’on a posé la question immédiatement après leur mort, alors que les circonstances en étaient encore fraîches dans leur mémoire ».
C.W. Leadbeater, L’Autre côté de la mort, Ed. Adyar, pp. 34-37
Pour un complément d’information sur la question soulevée dans ce dernier paragraphe, vous pouvez consulter cet autre article :