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Chronique : aller-retour vers l’au-delà (2/2)

Voici la seconde partie de ma chronique du récit d’Isabelle Challut : Aller-retour vers  l’au-delà, Histoire d’une expérience  de mort imminente et d’une guérison spontanée.

Aller-retour vers l’au-delà

Aller-retour vers l'au-delà

 

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à lire la première partie de ma chronique en cliquant ici.

À la fin de cette première partie, je vous ai raconté que Germaine, de retour chez elle après son hospitalisation au cours de laquelle elle a vécu une histoire extraordinaire, se sent d’abord joyeuse… Mais pour peu de temps…

En effet, son corps n’accepte aucune nourriture. Comment donc va-t-elle pouvoir, non seulement reprendre des forces — ses muscles ont fondu pendant ses dix jours d’alitement — mais aussi guérir ses plaies abdominales ?

Voyons donc comment se poursuit l’histoire de Germaine.

Une énigme

Après ses antibiotiques intraveineux, Germaine doit prendre des antibiotiques en comprimés par voie orale. Mais elle ne les prend pas, car son corps ne peut pas davantage les avaler que la nourriture.

Son corps n’accepte même pas les granules homéopathiques !

Et pourtant, Isabelle constate que Germaine progresse physiquement : elle reprend des forces et se déplace plus facilement.

Les infirmières et les physiothérapeutes le remarquent eux aussi.

De plus, les plaies de Germaine évoluent très favorablement, la cicatrisation se déroule bien.

Le spectacle des plaies sur l’abdomen reste assez impressionnant, mais Germaine voit cela sans aucune émotion.

Isabelle a le sentiment que Germaine, comme lors de son réveil de son coma artificiel, est désidentifiée de son corps. Ce dernier semble être le cadet de ses soucis.

Journées de tempête

Le 26 septembre, quatre semaines après son hospitalisation en urgence, Germaine a très mal à l’estomac et ne parvient même plus à boire. Elle est dans un désespoir intense et parle de retourner à l’hôpital.

Isabelle, désemparée, appelle à l’aide sa grande amie Ginette, ainsi qu’une autre amie acupunctrice.

Ginette parvient à ce que Germaine revienne au cœur d’elle-même, si bien que rapidement elle retrouve cet état de paix et de joie qu’elle vivait après son réveil de son coma artificiel.

Ce revirement rapide laisse Isabelle et son père perplexes, une fois de plus…

Isabelle cherche à comprendre, mais Germaine n’est pas très prodigue d’explications : elle dit que ça se passe ainsi, tout simplement, tout est là, disponible, la lumière qui guérit et ouvre le cœur.

Isabelle décide, conjointement avec Ginette et en essayant de rallier son père, de ne plus harceler Germaine pour qu’elle s’alimente.

Tout se passe bien… pour quelques jours.

En effet, Germaine reperd confiance, et ne pas manger lui semble à nouveau insensé.

Le lendemain, Germaine a rendez-vous avec la chirurgienne pour le suivi de son opération. La chirurgienne rassure Germaine et lui dit que l’évolution de sa santé est très favorable, ce qui permet à Germaine de voir son stress s’envoler. Et elle ne parle plus de se faire réhospitaliser.

Les jours suivants, Germaine a parfois des nausées, et alterne entre périodes de doute et de bien-être profond.

Question nourriture, elle ne prend que des bouillons de miso.

Vivre sans nourriture solide ?

Ginette fait remarquer à Germaine que chaque fois qu’elle se reconnecte à la lumière qu’elle a connue lors de son passage provisoire vers l’au-delà, elle se sent tout simplement bien, libérée du stress ou de la peur de ne pas manger ou de ne pas guérir.

Germaine prend conscience qu’elle se nourrit alors peut-être différemment, puisqu’elle continue d’aller mieux et que ses plaies guérissent.

Isabelle, elle, est un peu retournée. Même si elle a déjà entendu parler de vivre sans alimentation solide et qu’elle a lu sur le sujet, son esprit résiste un peu, et celui de son père aussi.

Isabelle s’interroge :

 » Est-ce que je peux moi-même accepter que tout est normal, que la guérison est possible,  que ses cellules se régénèrent et sont bien nourries ?

Est-ce que je peux croire que l’invisible que ma mère côtoie est autant, voire plus puissant que le visible ? « 

 

Si vous vous posez les mêmes questions qu’Isabelle et que vous cherchez des réponses, je vous invite à visionner l’interview suivante de Dominique Verga :

 

 

Retournements

Quelques jours ont passé, nous voici en octobre 2014.

Germaine a commencé à réintroduire certains aliments, mais juste quelques bouchées.

Dans les semaines suivantes, Isabelle et l’entourage de Germaine vont la voir vivre des retournements qui les surprennent à chaque fois.

L’humeur de Germaine est très changeante, et elle peut passer d’un état de lourdeur à la paix en un instant.

Isabelle s’étonne et est même troublée, car Germaine, qui n’a jamais pratiqué de technique permettant de se recentrer, maîtrise à merveille la capacité de revenir à une paix véritable.

Isabelle écrit, à propos de Germaine :

“ Dès qu’elle se connecte à ce qu’elle a connu, à ce monde plus grand, à l’amour inconditionnel dans lequel elle s’est immergée, elle redevient instantanément légère et insouciante de son état physique, malgré certaines limitations encore présentes. “

Isabelle a envie de faire comme sa mère, mais elle nous confie qu’elle n’y parvient pas aussi facilement !

Lumière et guérison

A partir de la mi-octobre, nous raconte Isabelle, Germaine est dans un état de confiance et de bien-être de plus en plus fréquent, qui tend à devenir permanent.

Isabelle a le sentiment que sa mère a traversé une sorte de reset, commme si toutes ses cellules s’étaient reprogrammées.

Germaine retrouve peu à peu dans son quotidien l’état d’extase qu’elle a connu à son réveil de son coma artificiel.

Pour Isabelle, côtoyer sa mère la met en contact avec cette énergie d’amour si apaisante qui calme ses questionnements multiples :

C’est un enseignement extraordinaire que de voir ma mère intégrer ça dans son quotidien de façon spontanée et le maintenir. “

Le 22 octobre 2014, Germaine, assise dans son lit toute souriante et sereine, dit à sa fille Isabelle :

 » Je me suis réveillée, ce matin, en extase, en sentant que j’étais guérie. Tout le monde là-haut était avec moi. J’étais enveloppée de bien-être et de cette joie d’être guérie ! « 

 

Entretiens avec Germaine

Dans les semaines qui suivent le retour à la maison de Germaine, Isabelle lui fait part de son projet d’écriture. Elle pose à sa mère cette question :

 » Es-tu d’accord si je t’interroge encore dans les prochaines semaines afin de transmettre ton expérience de façon juste ? Bien sûr, répond Germaine sans hésitation. Je suis revenue pour témoigner. «  

En préambule de ses entretiens avec sa mère, Isabelle nous propose ces mots d’Alain Delaye, extraits de son ouvrage Sagesses concordantes :

 » Si méditer consiste en fin de compte à laisser Dieu écouter Dieu, prier n’est aussi rien d’autre que de le laisser se parler. Ne pas faire écran, devenir assez transparent pour qu’il puisse, au fond de soi et à travers soi, s’exprimer. « 

Entretien du 12 novembre 2014

Dans ce premier entretien, Isabelle demande à Germaine de lui décrire ce qu’elle appelle l’au-delà dans lequel elle est allée durant son coma artificiel.

 » Là où je suis allée, il y avait beaucoup de fleurs jaunes, blanches et de mimosas. Et tout vacillait, tout bougeait. C’était magnifique ! Je me levais (même si mon corps était dans le lit d’hôpital) et je marchais, entourée de fleurs ; je devais les pousser pour avancer. Je suis restée entourée de fleurs plusieurs jours après mon retour. J’étais si bien !  »

  » Tu me parles de fleurs et je me rappelle que tu sentais toujours très bon « , lui dit Isabelle en se remémorant cet aspect qui les avait surpris.” Ta peau est restée douce et parfumée tout au long de l’hospitalisation, malgré les drogues que l’on t’administrait et l’absence de lavage de tes cheveux. « 

Entretien du 14 novembre

Isabelle demande à Germaine de lui décrire l’aspect de Dieu et des êtres qu’elle a rencontrés. Germaine lui répond d’emblée :

“  Dieu est invisible. Je l’ai tout de même vu sous l’aspect d’un homme et j’ai vu la Vierge à ses côtés. Deux silhouettes un peu floues, comme fondues dans le blanc et dans le bleu de l’immensité. […]

C’est la présence qui est forte et c’est surtout la présence que je ressens : je suis certain de leur présence, même si leur aspect est flou. Je vis leur présence comme ungrand bonheur, une grande paix dans l’âme : la paix et l’immensité, le mystère. Je sens, depuis, que je peux être totalement en paix. C’est magique. J’aime la vie. La vie sur la terre est compliquée, mais j’aime la vie ! “

Entretien du 24 novembre

Ce jour-là, Ginette est présente avec Isabelle et Germaine, et elles s’intallent côte à côte en se tenant la main avec beaucoup de joie.

 » Pendant dix jours, nous avons beaucoup parlé, toi et moi, avec des mots ou sans mots, dit Ginette.

En effet, confirme maman, on se parlait tout le temps… Mais je ne comprends pas, à ce jour, comment on communiquait. C’est un mystère ! […]

J’étais entourée en permanence par plusieurs êtres… Je n’étais jamais seule. Je voudrais tout comprendre, mais ça reste inexplicable et mystérieux pour moi aussi, ajoute Germaine. Tout cela a duré plusieurs  jours, mais je n’ai plus la notion du temps… Tout était là, mais je ne peux pas dire à quel moment cela s’est passé exactement. Le temps n’existait pas. « 

Entretien du 4 décembre

Isabelle interroge sa mère :

 » Je te le redemande… Avoir ce lien avec l’au-delà, qu’est-ce que ça change dans ta vie ?

Ça m’apporte la paix, la sérénité. Et j’oublie tout le reste, répond-elle en en me regardant dans les yeux. Ça me ramène à l’essentiel. Tout m’apparaît dans une plus grande simplicité. « 

Entretien du 5 décembre

 » Pour atteindre cet état dans lequel tu vis maintenant, que suggères-tu aux lecteurs ?

— Avoir un lieu dédié à la prière ou à la méditation chez soi peut aider. Ainsi, on se crée un rituel dès qu’on s’installe et ça permet d’entrer dans cet espace de paix.  […] Chacun doit trouver son rituel, celui qui lui permettra de se connecter. […]

Selon moi, tout ce que j’ai vécu, qui est extraordinaire, donne un sens à la vie. Je me retrouve dans le grand silence. Je regarde la nature, les arbres. Tout ce qui existe, la vie dans sa totalité est la source de cet état. « 

 

Les cadeaux d’Isabelle

Le premier cadeau

L’expérience traversée par sa mère a permis à Isabelle de voir la peur fondamentale de disparaître de perdre son emprise sur elle. Cette certitude  » que nous ne mourrons pas, que nous ne sommes pas seulement un corps physique, que la réalité est dans l’intangible « , c’est ce qu’elle appelle son premier cadeau.

Isabelle pensait tout d’abord que seule sa mère avait bénéficié de ce cadeau, mais elle s’est rendue compte qu’elle aussi en a bénéficié.

Le deuxième cadeau

C’est le cadeau de la légèreté. Isabelle est plus détachée de certains aspects de sa vie et de son travail.

Elle se sent plus libérée de  » l’importance de faire pour prendre le temps d’être. « 

Ginette et la famille d’Isabelle voient aussi le superflu de leur vie perdre tout son pouvoir.

Le troisième cadeau

Ce troisième cadeau d’Isabelle a été d’avoir assisté à ce qu’elle a appelé les  » retournements  » de Germaine : plusieurs fois, Isabelle a vu Germaine retrouver un état de paix quasi instantanément alors qu’elle souffrait parfois depuis plusieurs jours.

 » J’ai vu ma mère vivre ces revirements de façon spontanée et instantanée, sans avoir été préparée ou même informée. C’était fascinant de la voir changer d’état en quelques secondes, le visage tendu devenu souriant et lumineux. « 

Le quatrième cadeau

Isabelle a reçu ce quatrième cadeau lors d’une ballade en nature, la première après l’opération de sa mère, plusieurs semaines après celle-ci.

Installée au bord de la rivière, Isabelle a senti son esprit se vider, après tous ces jours très tourmentés. Elle est entrée en état de grâce, en union à tout.  » J’étais l’eau, le vent et la lumière. « 

Le cinquième cadeau

Ce cinquième cadeau est peut-être le plus grand pour Isabelle : c’est celui de côtoyer quotidiennement la présence lumineuse de sa mère, et d’être portée par l’energie d’amour qu’elle émane.

Le témoignage de Ginette

L’expérience avec Germaine est, à ce jour, la plus fascinante qu’il m’ait été donné de vivre. “

“ Lorsque Germaine s’est réveillée, elle est restée presque trois jours dans un état extatique. Totalement détachée de ce corps qui était là, étendu sur le lit.

Elle le regardait sans aucune histoire, elle n’était pas concernée par ce corps, ses cicatrices et tout le reste. Elle était dans la joie, dans l’étonnement d’être là, dans un état de grâce.

Ces heures ont été pour moi extrêmement révélatrices. Une réponse en quelque sorte à la grande question : qui vit ? “

Ginette nous explique que la vérité et le cadeau ultime pour elle ont été de voir que, lorsque Germaine souffrait, il suffisait de lui remémorer l’expérience grandiose qu’elle avait vécue pour qu’elle se transforme sous ses yeux et revienne en quelques minutes dans cet état de grâce libre de toute souffrance, libre de toute histoire.

Le mot de la fin de Germaine

 » Dieu est une présence continue dans ma vie maintenant. Je ne me sens plus jamais seule. Je me sens sereine et en paix. Je sais toujours où aller lorsque je souffre : je joins ces êtres qui m’accompagnent dans cet espace d’amour infini et tout s’apaise en moi. « 


Ainsi s’achève ma chronique !

Découvrir le récit d’Isabelle et pénétrer dans l’intimité de cet épisode intense de sa vie et de celle de sa mère Germaine a été émouvant à plusieurs reprises pour moi. Je suis resté un peu sur ma faim concernant le voyage de Germaine dans l’au-delà, j’aurais aimé en savoir davantage ! Mais la simplicité et la sincérité d’Isabelle et de Germaine m’ont touché.

Et vous ?

One Comment

  • Florinette

    C’est magnifique de pouvoir sentir cette présence et de s’y connecter dès que l’on en ressent le besoin ! Ce sont vraiment de magnifiques cadeaux qu’Isabelle a reçus, et nous aussi, car à travers son témoignage et tous les autres, ils nous aident voir le monde autrement.

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