Challenge

Chronique : Ce qu’ils ont vu au seuil de la mort

Pour cette quatrième chronique de mon challenge, j’ai choisi l’ouvrage suivant de Karlis Osis et Erlendur Haraldsson :

 

Ce qu’ils ont vu… au seuil de la mort

 

Ce qu'ils ont vu... au seuil de la mort

L’ouvrage relate l’enquête menée par les auteurs sur les expériences paranormales vécues par des mourants en présence de médecins et d’infirmières.

Le nombre d’expériences analysées par Osis et Haraldsson a dépassé le millier. A partir de ces expériences, les auteurs ont réalisé une synthèse scientifique rigoureuse, qui a fait la matière d’un ouvrage documenté comprenant en annexe non moins de 13 tableaux compilant des données chiffrées.

 

Quoi de neuf, Dr Osis ? Et vous, Dr Haraldsson ?

L’ouvrage date de 1977 (titre original : What they saw… at the hour of death), et sa traduction en français a été publiée par les Éditions du Rocher en 1982.

La couverture mentionnant Dr Karlis Osis et Dr Erlendur Haraldsson, je crois utile de préciser que les deux auteurs ne sont pas médecins. Ils ne sont d’ailleurs pas davantage docteurs en philosophie, comme on pourrait le croire en lisant la présentation de leur parcours figurant en fin d’ouvrage, à la section pp. 311-314 intitulée Notes sur les auteurs.

En effet, la présentation de chaque auteur commence respectivement par  » KARLIS OSIS (docteur en philosophie) est né à…  » et  » ERLENDUR HARALDSSON (docteur en philosophie) est né en… « .

Mais c’est là une piètre traduction, qui fait référence au sigle Ph.D. que ne manque pas d’arborer tout heureux détenteur du titre correspondant : Philosophiæ Doctor. Ce titre désigne, dans le système universitaire anglo-saxon, le doctorat d’université, même si la discipline étudiée n’est pas la philosophie.

Nos deux auteurs sont en l’occurrence titulaires d’un doctorat en psychologie. Tous deux ont d’ailleurs obtenu leur doctorat en présentant une thèse sur la perception extra-sensorielle. Ils ont par la suite mené une carrière de chercheur en parapsychologie, aux États-Unis essentiellement.

 

 

 

Karlis Osis, originaire de Lettonie, est décédé en 1997 à l’âge de 80 ans.

 

 

 

                Merci à allposter.es

 

 

 

 

Erlendur Haraldsson, né en Islande en 1931, est encore vivant.

 

 

 

           Merci à White Crow Books

 

Une enquête-pilote

Les visions au seuil de la mort sont évoquées dans la littérature depuis fort longtemps, mais ce qui manquait avant Osis et Haraldsson, c’était une enquête scientifique à leur sujet ; c’est pourquoi ils se sont attachés à réaliser une telle enquête.

L’étude pionnière de Barrett

Une première étude méthodique avait été conduite environ trente ans avant les premiers travaux de Karlis Osis. Elle avait été réalisée par William F. Barrett, professeur de physique au Collège Royal des Sciences de Dublin.

Son étude fut publiée dans un ouvrage posthume, en 1926 : Death-bed visions — Visions sur le lit de mort.

Voici ce que Osis et Haraldsson nous disent de l’étude pionnière de Barrett :

  • Barrett découvrit que les visions des mourants mettaient souvent en scène des personnes décédées venues les emporter vers une demeure céleste.
  • Il constata également que nombre de ces visions se produisaient lorsque le patient était tout à fait lucide, et qu’elles lui faisaient fréquemment voir des choses auxquelles il ne s’attendait pas.
    • Ainsi, des enfants furent surpris d’apercevoir ce qu’ils nommèrent des anges sans ailes.
  • Dans plusieurs cas relevés par Barrett, les apparitions ont été accueillies de façon exaltée, ou avec sérénité et quiétude.
  • Barrett a aussi rapporté quelques cas rares où un proche ou bien une infirmière, présents au chevet du mourant, ont semblé partager les visions de celui-ci.

La première grande enquête de Karlis Osis

C’est cette première étude de Barrett qui incita Osis à entreprendre une grande enquête systématique sur les expériences au seuil de la mort, avec l’aide de l’outil informatique dont ne disposait bien sûr pas Barrett dans les années 1920.

La Fondation pour la Parapsychologie de New York, où Osis était directeur de recherches, était présidée par Eileen Garrett, qui avait personnellement connu William Barrett. Elle accepta donc avec enthousiasme le projet d’enquête que Osis lui soumit.

C’est ainsi que Osis put réaliser, en 1959-1960, ce qu’il appela une enquête-pilote.

L’ensemble des résultats de cette enquête à l’échelon national se fondait sur l’observation de 35 000 mourants, et comportait 190 interviews de médecins et infirmières. Une monographie fut publiée en 1961 :

Deathbed observations by physicians and nurses — Observations sur le lit de mort par des médecins et des infirmières

 

Deux enquêtes postérieures aux États-Unis et en Inde

L’année suivante, en 1962, Osis, devenu directeur de recherches à l’American Society for Psychical Research, conçut un deuxième projet d’enquête dont le but était de confirmer ou d’infirmer les résultats de l’enquête-pilote.

Au cours de cette seconde enquête, Osis et son équipe prirent soudainement conscience que tous les mourants observés étaient issus du même fond culturel américain très influencé par la religion chrétienne et son texte fondateur, la Bible.

C’est alors qu’Osis décida de mener une troisième enquête en Asie. Après avoir envisagé le Japon, il porta finalement son choix sur l’Inde.

Cette troisième enquête fut ainsi menée en Inde en 1972 et 1973, conduite par Osis et Haraldsson, qui avait auparavant vécu un an dans ce pays et avait aussi beaucoup voyagé en Orient.

 

L’élaboration de l’enquête-pilote

L’enquête-pilote — ainsi que les deux enquêtes postérieures — comporta deux étapes principales :

 » Dans un premier temps, les infirmières et les médecins choisis étaient invités à remplir un bref questionnaire. Si l’observateur rapportait des cas intéressants, on communiquait avec lui afin de procéder à une interview approfondie, ce qui constituait la deuxième étape du processus. « 

Voici des exemples de questions qui étaient posées à l’observateur (c.-à-d. le médecin ou l’infirmière) :

  • Le patient est-il demeuré conscient du milieu environnant au cours de l’expérience ?
  • Qui figurait dans l’apparition ?
  • Quelles étaient les intentions du  » visiteur  » ?
  • Comment le patient a-t-il réagi à l’apparition ?
  • Combien de temps s’est-il écoulé entre l’apparition et la mort du patient ?

Des renseignements étaient bien sûr collectés sur la fiche médicale du patient : le diagnostic principal, le traitement suivi, les éventuels antécédents hallucinatoires…

La question ci-dessous fut au cœur de toutes les analyses effectuées :

Les apparitions décrites par un mourant étaient-elles issues d’authentiques perceptions extra-sensorielles, ou bien étaient-elles des hallucinations provoquées par un cerveau troublé ?

Les réponses à cette question au cas par cas permirent à Osis de formuler la conclusion essentielle suivante :

Dans la plupart des cas, le mourant était, sous tous les rapports, parfaitement lucide et maître de lui quand il affirmait qu’un être lui apparaissait pour le conduire dans un autre monde.

En bref, les données recueillies par l’enquête-pilote coïncidaient très largement avec la thèse de vie après la mort.

 

Modèle comparatif de l’hypothèse de la survie et de l’hypothèse de l’anéantissement

L’enquête-pilote a permis à Osis et Haraldsson d’élaborer un modèle prédictif des visions au seuil de la mort selon les deux hypothèses envisageables :

  • L’hypothèse de la survie : la mort est le passage d’un mode d’existence à un autre.
  • L’hypothèse de l’anéantissement : il n’y a rien après la mort.

Ce modèle décrit, respectivement à ces deux hypothèses, les éléments suivants :

  1. L’origine ou la cause des visions au seuil de la mort
  2. L’influence des facteurs d’ordre médical
  3. Le type de contenu des visions
  4. L’influence des facteurs d’ordre psychologique
  5. La diversité des contenus en fonction des individus et des cultures

 

Voici une version simplifiée du modèle que Osis et Haraldsson ont élaboré, telle qu’ils nous la présentent dans leur ouvrage :

1. Origine des visions au seuil de la mort

Selon l’hypothèse de la survie : l’origine des visions réside dans une perception extra-sensorielle (P.E.S.)

  • Messages télépathiques de visiteurs d’un autre monde.
  • Aperçus, par voyance ou précognition, de l’existence qui suit la mort.

Selon l’hypothèse du néant : les visions sont causées par un cerveau troublé

  • Dysfonctionnement du système nerveux et du cerveau en train de mourir.
  • Réactions shizoïdes destinées à atténuer, grâce à une fuite dans l’imaginaire, le stress et les sentiments d’isolement.

2. Influence des facteurs  d’ordre médical sur les visions au seuil de la mort

Les facteurs d’ordre médical sont les troubles du cerveau, l’administration de médicaments, l’empoisonnement par urémie, la fièvre, les antécédents hallucinatoires, etc.

Selon l’hypothèse de la survie : les facteurs d’ordre médical n’ont aucune influence notoire

  • La prédisposition aux hallucinations n’augmentera pas la fréquence des visions.
  • Les conditions défévorables à la perception extra-sensorielle diminueront la fréquence des visions.

Selon l’hypothèse du néant : il y aura un rapport très étroit entre les visions et les facteurs d’ordre médical

  • La prédisposition aux hallucinations accroîtra la fréquence des visions.
  • Plus les fonctions mentales du sujet seront troublées, plus il aura de fantasmes sur l’au-delà.

3. Type de contenu des visions au seuil de la mort

Selon l’hypothèse de la survie : les contenus seront de deux ordres, hallucinations et perceptions

Les visions seront de deux ordres :

  1. Des hallucinations, qui seront moins cohérentes et se rapporteront à des sujets d’ici-bas (souvenirs, désirs et préoccupations diverses).
  2. Des perceptions véritables, qui seront plus cohérentes et axées sur la mort du sujet et son passage dans l’au-delà.

Selon l’hypothèse du néant : les visions seront toutes des hallucinations

Toutes les visions seront des hallucinations et chaque élément d’une vision aura sa source dans l’information emmagasinée dans le cerveau. Ce seront des projections des souvenirs, des espoirs, des désirs, des préoccupations et des angoisses du sujet, conditionnées par sa culture, son milieu familial et social, ses conceptions religieuses ou spirituelles.

4. Influence des facteurs d’ordre psychologique

Ces facteurs psychologiques sont le degré de lucidité, les prévisions du patient quant à son rétablissement ou sa mort prochaine, sa croyance ou non dans la survie.

Selon l’hypothèse de la survie : les visions manifesteront une ouverture de la conscience à un autre monde

  • Influence de degré de lucidité : lorsque le contact avec la réalité sera demeuré intact, l’ouverture de la conscience à un autre monde sera facilitée. Par contre, lorsque le contact aura été perdu, l’ouverture sera d’autant diminuée.
  • La croyance dans la survie facilitera les visions au seuil de la mort.
  • Les espoirs de guérison du sujet n’influeront pas sur la fréquence des visions.

Selon l’hypothèse du néant

  • Degré de lucidité : les hallucinations seront beaucoup moins nombreuses lorsque le contact avec la réalité sera resté intact que lorsqu’il aura été perdu.
  • La croyance dans la survie facilitera les hallucinations sur ce sujet, lesquelles seront conformes au credo de l’individu et à son atavisme culturel.
  • Les espoirs de guérison du patient faciliteront la production d’hallucinations sur des sujets de l’ici-bas, tandis que la certitude de mourir provoquera des fantasmes sur l’au-delà.

5. Diversité de contenus selon les individus et les cultures

Selon l’hypothèse de la survie : le contenu variera très peu

Les perceptions qui comportent des éléments caractéristiques de l’au-delà seront essentiellement les mêmes :

Chez les hommes comme chez les femmes, chez les jeunes comme chez les personnes âgées, chez les gens instruits comme chez les illéttrés, chez les américains comme chez les indiens. (On a vu que deux enquêtes étaient prévues, aux États-Unis et en Inde).

Selon l’hypothèse du néant : le contenu variera beaucoup

Les hallucinations, contrairement aux perceptions, ont peu ou pas de fondement dans la réalité extérieure.

Elles varieront donc selon les prédispositions, l’acquis culturel du patient et la dynamique qui lui est propre. Les hallucinations se rapportant à l’au-delà coïncideront avec le système de croyances de l’individu.

 

Quelles sont les visions des mourants ?

Les visions des mourants étaient, pour quelques unes d’entre elles, des visions incohérentes, au cours desquelles des patients marmonnent, dans une sorte de rêve éveillé, des choses qui n’ont aucun sens pour l’observateur médical.

Ces quelques visions ont été écartées par Osis et Haraldsson car jugées à juste titre sans valeur pour leur enquête.

Classement préliminaire

Pour ce qui concerne les visions cohérentes, elles furent de deux types :

  1. Des visions cohérentes portant sur des sujets  » terrestres « .
  2. Des visions cohérentes en rapport direct avec la mort du patient et sa survivance (soit son passage à un autre mode d’existence).

Les visions du premier type furent classées en deux sous-groupes :

  • Les visions qui sont une sorte de rêve éveillé (cohérent), comme dans le cas d’un villageois indien qui croyait être poursuivi et assailli par son propriétaire-créancier.
  • Les rappels de souvenirs, comme dans le cas d’un ancien officier de la marine qui se revit pilotant un navire de guerre qui remontait l’Hudson.

Les rappels de souvenirs ont été mis de côté, tandis que les auteurs ont conservé les visions axées sur ce monde-ci, pour les analyser soigneusement afin de déterminer ce qui les distinguait des visions axées sur l’au-delà.

Observations majeures

Les principales conclusions de l’étude-pilote ont été confirmées par les deux grandes enquêtes successives.

Tout d’abord, il est à noter que le taux de visions des mourants a été comparé au taux de visions des personnes en bonne santé, et il s’est avéré que :

Les mourants ont trois fois plus d’apparitions axées sur la survivance que les individus en bonne santé.

Voici maintenant les observations majeures :

  • Les visions de personnes prédominent

Parmi toutes les visions qui ont été analysées, ce sont des visions mettant en scène des personnes — on les appellera des apparitions — qui ont été le plus souvent rapportées par des mourants.

Il y a eu environ cinq fois plus souvent de visions de personnes que de visions de lieux ou d’objets.

  • Les personnes apparues sont en majorité des personnes décédées et des figures religieuses (ou parfois mythologiques)

On note ici une différence entre les résultats de l’enquête aux Etats-Unis et l’enquête en Inde : les patients américains ont vu apparaître davantage de personnes décédées que de figures religieuses, alors que cela a été le contraire en Inde.

Dans les cas d’apparitions de personnes décédées, il s’agissait en grande majorité de parents du patient, et avant tout des parents proches.

Pour ce qui concerne les apparitions de figures religieuses :

Chez les chrétiens, les figures prédominantes ont été les anges, Jésus et la Vierge ;

Chez les hindous, il s’agissait de Yama — le dieu de la mort — ou l’un de ses messagers, ou bien Krishna ou quelque autre divinité.

  • L’intention manifeste de l’apparition était d’emporter le patient vers un autre mode d’existence.
  • Les patients ont réagi à l’apparition en désirant  » partir  »  (c.-à.-d. mourir)  :

Presque tous les patients américains, et deux tiers des patients indiens se sont dits disposés à  » partir  » après avoir eu une apparition venue les emporter.

Certains ont fait des reproches sévères à ceux qui les ont ramenés à la vie — le personnel médical.

  • Les réactions émotionnelles des patients à l’apparition et à ses intentions ont été surprenantes pour les enquêteurs : 

 » Un quart seulement des patients n’ont eu aucune réaction [ou une simple détente],  et la plupart de ceux qui ont réagi ont d’une façon ou d’une autre ont manifesté des sentiments positifs : sérénité, quiétude, exaltation […]

Quant aux réactions négatives, si elles se sont manifestées chez plusieurs patients, elles ont surtout été le lot des Indiens qui ne voulaient pas partir et des cas dont les hallucinations portaient sur des sujets terre à terre. « 

  • L’occurrence des apparitions n’est pas liée aux différences individuelles et culturelles (l’âge, le sexe, la scolarité et l’appartenance religieuse).

 

  • Seule l’intensité de la foi (sans que l’étiquette religieuse soit en cause) semble faciliter les apparitions.

 

  • La majorité des apparitions ne peuvent pas s’expliquer par des facteurs d’ordre médical (tels que les troubles, les médicaments, les antécédents prédisposant aux hallucinations).

 

La pierre angulaire des enquêtes : l’analyse des interactions entre facteurs

La première phase des analyses de Osis et Haraldsson a consisté en un examen individuel des facteurs d’ordre médical, psychologique et culturel, en posant des questions telles que :

Dans combien de cas la médication a-t-elle pu provoquer des hallucinations chez les patients ?

Mais ces analyses ne sont pas suffisantes pour obtenir des conclusions fiables.

En effet, elles ne permettent pas de répondre à des questions comme :

Les apparitions de personnes décédées provoquent-elles, plus fréquemment que les apparitions de personnes vivantes, des réactions caractéristiques de l’au-delà ?

Ce sont les réponses à des questions de ce type qui constituent l’analyse des interactions entre les divers facteurs en cause.

Les auteurs nous informent que pour procéder à ces analyses, ils ont eu recours à l’outil statistique, et nous précisent aimablement qu’ils ont eu la bonté de nous épargner les détails mathématiques.

Comme on pourra le voir en consultant ce descriptif du test du khi deux ( χ² ) employé par les enquêteurs, l’affaire est quelque peu complexe pour le profane en la matière.

 

Les visions d’un autre monde par les mourants

Nous avons vu que les visions des mourants sont majoritairement des visions de personnes : elles sont cinq fois plus nombreuses que les visions de lieux et d’objets.

Intéressons-nous maintenant à cette deuxième catégorie de visions.

 La premier point à noter est que deux tiers des visions étaient axées sur l’au-delà, le tiers restant portant sur des lieux et des objets d’ici-bas.

Les auteurs ont également distribué leurs données sous l’angle de l’aspect des lieux :

  1. Visions de lieux menaçants : 10%
  2. Milieux ordinaires, quotidiens : 14%
  3. Milieux merveilleux mais naturels : 21%
  4. Milieux d’une beauté extraordinaire, au-delà de toute réalité : 37%
  5. Milieux inspirés par les concepts religieux traditionnels (chrétiens, hindous, musulmans…) : 17%

Dans la classification ci-dessus, les lieux d’aspect menaçant ou ordinaire sont des lieux d’ici-bas, non pas des lieux d’un autre monde.

Par contre :

Presque toutes les visions de l’autre monde ont été caractérisées par la beauté, la quiétude et l’harmonie.

 

Cas de modification soudaine de l’humeur chez les mourants

Environ trois quarts des patients ont manifesté un changement soudain d’humeur peu avant de mourir, changement le plus souvent positif.

La phrase revenue généralement dans la bouche des observateurs est :

 » Leurs traits s’illuminent « 

Les fluctuations de l’humeur pouvant avoir pour origine de nombreux facteurs, les enquêteurs ont examiné avec soin toutes les causes possibles afin de parvenir à des conclusions fiables.

Les changements d’humeur se sont répartis comme suit :

  • Sérénité et quiétude : 49%
  • Joie et exaltation : 27%
  • Optimisme débordant : 20%
  • Autres : 4%

Notons ce fait fort important :

Quatre patients sur dix sont morts moins de dix minutes après avoir avoir été pénétrés par la sérénité et la quiétude, et plus de la moitié des patients sont morts moins d’une heure après le changement d’humeur.

Influence des facteurs d’ordre médical, psychologique, culturel

Les enquêteurs ont analysé les interactions entre les changements d’humeur peu avant la mort et ces divers facteurs.

Il s’avère qu’ils n’ont pu établir aucun rapport significatif entre les humeurs axées sur la survie (sérénité, quiétude et sentiments de nature religieuse) et la plupart de ces facteurs.

Les éléments révélés par l’analyse sont ainsi conformes à la thèse de la survie, selon laquelle un changement d’humeur se fonde sur une perception extra-sensorielle de l’au-delà.

 

Évaluation critique finale des hypothèses autres que la survivance

 

Comme nous l’affirment explicitement les auteurs, leurs méthodes de recherche ont eu pour objet de :

 » Recueillir systématiquement des données qui se trouveraient à appuyer les explications d’ordre médical, psychologique et anthropologique. « 

Or les conclusions finales de Osis et Haralsson sont les suivantes :

Facteurs médicaux

  • Quel qu’ait été l’effet de la médication prescrite, elle n’a apparemment pas provoqué les phénomènes de visions conformes conformes à l’hypothèse de la survie.
  • Il n’existe pas non plus de lien significatif entre les apparitions et les troubles cérébraux.

 » Les résultats sont clairs : ce facteur [c.-à.-d. les troubles cérébraux] a soit réduit la fréquence des phénomènes axés sur l’au-delà, soit exercé une influence nulle sur ces expériences. 

En conséquence, l’hypothèse selon laquelle les phénomènes étudiés seraient provoqués par un dysfonctionnemnt du cerveau n’est aucunement vérifiable.

À une exception près cependant : […] huit sujets  » troublés  » sur dix (troubles cérébraux ou néphrétiques) ont eu des visions caractérisées par une grande beauté. Nous ne pouvons expliquer ce résultat. « 

  • Les antécédents médicaux prédisposant aux hallucinations n’ont pas augmenté la fréquence des expériences sur l’au-delà.

Facteurs psychologiques

  • Les analyses ont démontré, sans l’ombre d’un doute nous disent les enquêteurs, que les expériences vécues par les mourants et axées sur la survie ne sont pas reliées au stress, aux prévisions du patient quant à sa mort prochaine ou à son rétablissement, ni même à son désir de voir un être cher.
  • Aucune indication ne permet de supposer que les facteurs d’ordre psychologique prédisposant aux hallucinations peuvent aussi être à l’origine des visions caractéristiques de l’au-delà.

Facteurs culturels et religieux

Il est beaucoup plus difficile d’évaluer les facteurs culturels et religieux que les facteurs médicaux et psychologiques.

Néanmoins, une comparaison de l’essentiel des phénomènes axés sur l’au-delà entre les patients américains et les patients indiens a pu être établie.

Cette comparaison a révélé que les similitudes entre les expériences des patients des deux pays que sont les États-Unis et l’Inde ont dépassé de loin les dissemblances, ce qui montre que :

L’environnement culturel et religieux n’a pas d’influence prépondérante.

Les enquêteurs ont d’ailleurs découvert que les expériences vécues par les patients des deux cultures ne correspondent pas toujours à leurs croyances sur l’au-delà.

Il arrive en effet que les patients voient quelque chose de tout à fait nouveau, d’inattendu, voire même contraire à leur croyance.

 

Biais éventuels provenant des patients, des observateurs, des méthodes d’échantillonnage, des enquêteurs eux-mêmes

 

Osis et Haraldsson se sont posé les questions suivantes :

 » Les tendances observées auraient-elles pu être provoquées par des fluctuations inhabituelles au niveau de notre méthode d’échantillonnage ? Ou résulteraient-elles de la façon dont nous avons regroupé nos données ? « 

Or il s’avère que deux éléments de cohérence se sont dégagés des analyses :

  1. Cohérence entre les trois enquêtes : par exemple l’intention d’emporter le patient a prédominé dans les apparitions rapportées à la fois dans l’étude-pilote, dans l’enquête américaine et dans l’étude indienne.
  2. Cohérence des résultats de base quant aux divers phénomènes étudiés.

La cohérence au niveau de ces deux éléments — même si elle n’est pas parfaite — apporte la preuve que les analyses des enquêteurs les ont mis en présence d’effets réels et non de tendances issues de variations capricieuses de l’échantillonnage.

Y a-t-il eu un biais dû aux observateurs ? Non

L’analyse minutieuse des données par les enquêteurs ne leur a pas permis découvrir de biais émanant des observateurs et ayant pu exagérer la fréquence des phénomènes axés sur la survie.

Quant au fait que certains cas remontaient à plusieurs années, fait qui aurait pu être source d’un autre biais, cela n’a provoqué que des différences minimes.

Y a-t-il eu un biais dû aux récits des patients eux-mêmes ? Non

Les enquêteurs nous informent que, une fois de plus, au lieu de découvrir une exagération au niveau des expériences liées à l’au-delà, ils ont constaté que les phénomènes avaient été rapportés moins fréquemment qu’ils auraient dû.

Les patients ont en effet semblé hésiter à confier leurs visions aux médecins et infirmières, ceux-ci étant d’ordinaire très sceptiques.

Il s’agit d’un biais certes, mais qui tendrait donc à diminuer les rapports d’expériences axées sur la survivance plutôt qu’à les accroître de façon exagérée.

Reste la possbilité d’un biais provenant des enquêteurs eux-mêmes. Qu’en disent les intéressés, Osis et Haraldson ?

Osis et Haraldsson nous assurent qu’ils ont tenté d’être le plus objectifs possible.

Osis déclare même que lors de l’étude-pilote, qu’il avait menée sans la collaboration de Haraldsson, il s’était fait plus sceptique qu’il n’aurait dû à l’égard des phénomènes caractéristiques de l’au-delà.

Peu à peu, les deux chercheurs se sont rendus compte que l’hypothèse de la survivance était la seule qui puisse rendre compte, de façon logique, des résultats obtenus.

Néanmoins, ils se sont placés, au cours de leurs recherches, à mi-chemin entre les deux hypothèses de la survivance et de l’anéantissement, donc dans une position qui soit la plus neutre possible. Et c’est à partir de cette même position la plus neutre qu’ils ont présenté leurs résultats.

 

Pourquoi chercher une preuve indubitable de la survivance ?

Osis et Haralsson nous déclarent que leur projet ne visait pas à fournir une preuve irréfutable de la survivance.

Ils considérent par contre que ce serait une erreur de soustraire la question de la survie à l’examen scientifique.

De nombreux travaux de grande qualité avaient déjà été rédigés auparavant par d’éminents chercheurs en psychologie et parapsychologie scientifique, mais la plupart étaient restés sans écho.

C’est pourquoi Osis et Haraldsson ont réalisé leurs trois enquêtes, et en ont fait le sujet de leur livre, afin de transmettre toute l’information qu’ils ont recueillie à la communauté scientifique et au public en général.

Cet objectif est tout à fait cohérent avec l’un des buts de mon blog, celui de porter à la connaissance de tous le savoir contemporain sur l’au-delà.  Voilà donc ce qui m’a conduit à vous proposer cette chronique.


Cette chronique vous a-t-elle apporté des réponses ? Dites-le moi dans les commentaires, dans le cadre prévu à cet effet, sous les suggestions d’articles.

Merci de vos retours et rendez-vous dans quelques jours pour la prochaine chronique !

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