Expériences de mort provisoire en groupe
Un type intéressant et rare d’Expérience de Mort Provisoire (EMP/EMI/NDE) est le cas où tout un groupe de personnes ont une EMP en même temps et au même endroit. Ils se voient à l’extérieur de leur corps et vivent une expérience commune.
Comment plusieurs personnes peuvent-elles partager une expérience de mort provisoire ?
Photo de Cristina Cerda dans Unsplash
Cet article est une adaptation (publiée avec l’accord préalable de l’auteur) de plusieurs essais postés en anglais par Kevin Williams sur son site Near-Death Experiences and the Afterlife
Je pourrais faire miennes certaines de ses affirmations et reprendre à mon compte une partie de ses questionnements et de ceux des auteur.e.s qu’il cite, mais pas l’ensemble de ses propos. Je ne ferai pas ici la liste des points d’accord et de désaccord.
Mon intention est en effet, en vous proposant cet article, de même que dans une large partie de mon blog, de vous de fournir de nouveaux éléments de réflexion provenant de nouvelles sources, afin de stimuler votre réflexion et votre cheminement.
Pour vous aider dans votre quête, vous pouvez aussi consulter cet autre article intitulé Comment mener votre recherche sur la vie après la mort
Phyllis M.H. Atwater, auteure de recherches sur les EMP depuis 1978 (suite aux trois EMP qu’elle vécut elle-même l’année précédente), en donne la présentation suivante :
» C’est rare, mais ça arrive. Dans ce genre de situation, tout un groupe de personnes semble vivre simultanément le même épisode ou un épisode similaire. Ce qui les rend si spectaculaires et stimulants, c’est que tous les expérimentateurs, ou la plupart d’entre eux, se voient quitter leur corps au fur et à mesure, puis dialoguent entre eux et partagent messages et observations tout en vivant l’état de mort provisoire. Leurs récits fournis par la suite correspondent ou presque. Ces épisodes se produisent le plus souvent lors de catastrophes qui impliquent un grand nombre de personnes. […]
» Les expériences partagées et les expériences de groupe sont telles que peu importe à quel point nous sommes sûrs que les EMP signifient telle et telle chose et sont le résultat telle ou telle autre ; nous devons constater qu’aucune idée, théorie ou réponse toute faite ne peut les expliquer. Même les indices des puissants modèles que des chercheurs comme moi ont identifiés n’expliquent pas tous les aspects du phénomène. «
Arvin Gibson
Arvin S. Gibson (1924-2004), alors qu’il était ingénieur nucléaire à la retraite, devint un éminent chercheur sur les expériences de mort provisoire et fut cofondateur de la section de l’Utah de l’association IANDS (International Association for Near Death Studies).
Ses recherches ont abouti à la publication de plusieurs ouvrages importants sur le sujet des NDE, mettant notamment en rapport les enseignements des NDE avec la théologie de l’Église mormone.
En 1996, Arvin Gibson a interviewé un pompier du nom de John Hernandez qui traversa une NDE très inhabituelle alors qu’il travaillait avec d’autres pompiers dans une forêt. Ce qui la rend unique, c’est qu’elle se produisit alors que plusieurs collègues pompiers vivaient eux aussi une NDE. Ils se sont rencontrés et se sont vus au-dessus de leur corps sans vie. Tous ont survécu et ils ont vérifié ensemble par la suite que l’expérience s’était réellement produite.
Les témoignages suivants d’Arvin Gibson et de John Hernandez se trouvent dans ces deux livres de Gibson : Fingerprints of God (pp. 128-31) et They Saw Beyond Death ( pp. 128-33).
La rencontre de John Hernandez
Arvin Gibson rencontra John Hernandez lorsque ce dernier vint chez lui en 1996 pour être interviewé par Sandra Cherry, une chercheuse sur les NDE qui travaillait pour son mémoire de maîtrise. John Hernandez avait précédemment appelé Gibson après avoir lu un de ses livres. À cette occasion, John expliqua au téléphone ce qu’il avait vécu. Son expérience était suffisamment intéressante pour que la section locale de IANDS invite John à raconter son histoire à l’une de leurs réunions.
John avait commencé la journée avec un sentiment d’appréhension et avait indiqué à sa femme qu’il ne reverrait peut-être plus jamais sa famille. Il constata que beaucoup d’autres membres de l’équipage se sentaient également mal à l’aise. C’était difficile à expliquer, mais il se sentait mal à l’idée de quitter sa famille ce jour-là. Il avait la prémonition que quelque chose de malencontreux allait se produire, mais il se sentit obligé de répondre à ses engagements professionnels.
John était un homme de grande taille, plus d’1 mètre 90. Il avait une constitution athlétique et se déplaçait avec la grâce facile de quelqu’un de très à l’aise avec son corps. Il parlait avec une humilité paisible, ce qui n’est pas rare chez les grands hommes. Son apparence et son comportement n’étaient cependant pas surprenants, puisqu’il m’avait déjà parlé de son métier. Il faisait partie d’un groupe de pompiers d’élite, appelés les » Hotshots « , un équipage dont le travail consistait à lutter contre des feux de forêt particulièrement délicats.
Un feu de forêt
Lors d’un incendie en pleine nature en 1989, un hélicoptère largua John, en tant que chef d’équipe, et deux équipes de vingt membres des Hotshots sur un incendie au sommet d’une montagne escarpée. Le feu brûlait sous les équipes dans d’épaisses broussailles de pins jaunes et de chêne. Le vent soufflait le feu vers le bas de la colline pour l’éloigner des équipages. La décision fut prise d’essayer de construire une ligne de feu en descente vers l’incendie existant avec une équipe et de faire suivre la deuxième équipe, en commençant un tir de retour dans l’incendie principal.
La création d’une ligne d’incendie consistait à dégager un chemin de deux mètres jusqu’au sol minéral à l’aide de scies électriques et d’autres outils à main. La deuxième équipe de 20 personnes — dont la tâche était d’allumer le feu arrière — commença à allumer tout le combustible non brûlé devant la ligne d’incendie nouvellement construite. Le feu qu’ils allumaient était censé brûler devant eux, le vent descendant la pente vers l’incendie principal, empêchant ainsi ce feu principal d’avancer davantage.
La pente de la colline sur laquelle les hommes et les femmes travaillaient était d’environ 40 degrés.
Ils étaient en train de descendre la pente raide, quand soudainement, les remplissant d’épouvante, le vent se retourna vers le haut. Les arbres devant les hommes et les femmes qui descendaient la colline prirent feu avec une force explosive.
Les films d’aluminium devenus inutilisables
John explique dans l’interview avec Arvin Gibson que les pompiers ont un pack résistant au feu qu’ils transportent sur leur équipement en toile. Le pack comprend un genre de film d’aluminium qu’ils peuvent se jeter sur eux-mêmes lorsqu’ils s’accroupissent au sol en cas d’urgence. Ces films ne sont efficaces que si les personnes peuvent les déployer après avoir correctement préparé le sol en atteignant une couche minérale sans résidus de matières organiques inflammables. Le problème dans ce cas était que les vents énormes avaient tout éparpillé autour d’eux, ce qui rendait les films inutilisables.
Les équipes touchées par la panique commencèrent à essayer de remonter le sentier de tranchée qu’elles avaient aménagé. Les arbres éclataient et le feu s’engouffrait à proximité immédiate, et l’oxygène alimentant la combustion était aspiré près du sol où se trouvaient les pompiers, qui eurent très vite du mal à respirer. Un à un, les hommes et les femmes tombèrent à terre, étouffés par le manque d’oxygène. Ils furent réduits à ramper sur les mains et les genoux en tentant de remonter la colline vers un endroit plus sûr.
» C’est le moment «
Soudain, John eut cette pensée : « C’est le moment. Je vais mourir “. Et c’est avec cette pensée en tête qu’il se retrouva à regarder son corps couché dans une tranchée. Le bruit, la chaleur et la confusion de l’enfer qui les entourait avaient disparu et John se sentait complètement en paix. En regardant autour de lui, John vit d’autres pompiers debout au-dessus de leur corps, dans les airs. L’un des membres de l’équipage de John avait un pied bot de naissance. Lorsqu’il sortit de son corps, John le regarda et dit : » Regarde, José, ton pied est droit. «
Une lumière vive apparut alors, que John décrit de cette manière : » La lumière… la lumière fantastique ! C’était plus lumineux que la lumière la plus brillante que j’aie jamais vue sur terre. Elle était plus éclatante que le soleil se reflétant sur un champ de neige. Et pourtant je pouvais la regarder, ça ne me faisait pas mal aux yeux. »
La lumière s’ouvrit, et John vit de nombreuses personnes, dont beaucoup étaient des membres de sa famille, avec des animaux domestiques. Dans la lumière se tenait l’arrière-grand-père de John, décédé à l’âge de neuf ans. Il apparaissait comme un vieil homme pour qu’on puisse facilement le reconnaître, puis il changea pour paraître plus jeune, dans la trentaine. Il a dit à John qu’ils avaient la capacité d’apparaître dans les formes les plus adaptées à ce qu’on puisse les reconnaître. Puis il lui dit également qu’il avait été chargé de s’occuper de lui pendant toute sa vie sur terre. Il était d’ailleurs également le guide de John tout au long de sa NDE.
Revenir dans un corps brûlé ?
L’arrière-grand-père de John lui indiqua par la pensée que c’était à lui (John) qu’appartenait le choix de retourner ou non sur Terre. Ne voulant pas revenir de l’endroit magnifique et paisible où il se trouvait, John se disputa avec son aïeul. Arguant qu’il serait dévastateur de retourner à un corps horriblement brûlé, John plaida pour rester.
John déclare que toute cette communication s’est faite par des questions qu’il formulait dans son esprit et auxquelles il avait immédiatement réponse.
John fut informé que ni lui, ni aucun des membres de son équipage qui choisirent de revenir, ne subiraient les effets néfastes de l’incendie. Cela serait fait pour que « le pouvoir de Dieu sur les éléments soit manifesté ».
Il remonta la colline dans une sorte de bulle de protection
Se retrouvant à nouveau dans son corps, John regarda autour de lui et remarqua que certains des outils métalliques qu’ils avaient utilisés pour combattre le feu avaient fondu. Malgré cette chaleur intense et le feu qui faisait toujours rage autour de lui, il réussit à monter la colline dans une sorte de bulle protégée. Il n’entendit ni ne sentit la turbulence autour de lui.
Aucun membre de l’équipage n’eut de brûlures sauf à quelques touffes de cheveux, et ils purent marcher à travers les flammes jusqu’au sommet de la colline, sans ressentir la chaleur. Arrivé au sommet de la colline, le bruit de l’incendie était redevenu évident, et John vit les autres membres de l’équipage s’y rassembler.
L’événement était si profond qu’en fuyant ce qu’ils avaient supposé être une mort certaine, le groupe de personnes sauvées s’agenouilla dans la prière pour remercier le Seigneur de leur délivrance. Tous les membres de l’équipage en étaient réchappés et la seule preuve visuelle de ce qu’ils avaient vécu tenait dans quelques cheveux brûlés.
John affirme qu’en comparant les rapports de leurs différents épisodes, les hommes et les femmes étaient étonnés d’avoir tous vécu une expérience de mort provisoire. Or ils formaient un groupe ethnique et religieux diversifié : Hispaniques, Caucasiens et Amérindiens. Tout au long de l’été, alors que l’équipage travaillait ensemble, ils continuaient à discuter de l’aventure miraculeuse qu’ils avaient vécue. D’autres membres de l’équipage ont confirmé, par exemple, qu’ils ressentaient aussi les effets néfastes du retour à leur corps physique. Eux aussi avaient rencontré d’autres membres de leur famille décédée et avaient eu le choix de rester où ils étaient ou bien de retourner sur terre.
L’expérience de groupe de quatre patients
En l’espace de deux jours seulement, une même vision infernale au cours d’une NDE a été observée indépendamment par quatre personnes dans le même hôpital en même temps. Comment quatre personnes qui ne se connaissent pas peuvent-elles être vivre des expériences de mort provisoire identiques et simultanées ?
P.M.H. Atwater décrit cette NDE insolite dans son livre « Coming Back to Life : The After-Effects of the Near-Death Experience
Une dame de Californie
» C’était à la fin des années soixante — bien avant ma première expérience et bien avant que je sache ce qu’était une expérience de mort provisoire. C’était à l’hôpital St. Alphonsus à Boise, dans l’état d’Idaho.
Je rendais visite à une dame du sud de la Californie qui venait d’arriver à Boise. Elle avait souffert d’une crise cardiaque, et parce que je m’étais auparavant liée d’amitié avec elle, elle m’a appelé. Elle était d’un blanc craie de peur quand je suis arrivée. Alors qu’elle était cliniquement morte, elle avait vécu un incident qui s’était déroulé comme ceci :
Elle sortit de son corps et fut jetée dans un tunnel sombre, se dirigeant à travers le tunnel vers une lumière vive devant elle ; une fois la lumière atteinte, elle vit un paysage de collines arides et vallonnées, remplies de gens nus, zombies, debout coude à coude, ne faisant que la fixer droit devant elle. Elle était si horrifiée par ce qu’elle voyait qu’elle commença à crier. Cela la ramena dans son corps où elle continua à crier jusqu’à ce qu’elle fût placée sous sédatif. «
En racontant son histoire, elle a déclaré que la mort était un cauchemar, puis a maudit toutes les églises de toute l’histoire pour avoir induit les gens en erreur avec des inepties sur le ciel. Elle était inconsolable.
L’arrivée de deux autres patients
Pendant que j’écoutais patiemment, deux autres personnes sont entrées dans la pièce, un homme et une femme âgés utilisant des cannes de marche. Individuellement, tous deux avaient également eu un arrêt cardiaque, puis ils avaient repris vie après avoir été déclarés morts. Les deux ont révélé essentiellement la même histoire que la dame que je connaissais. Ils étaient tout aussi effrayés. Tous les trois avaient appris leurs expériences respectives par des infirmières qui avaient comparé leurs notes sur des patients qui, d’après elles, avaient d’étranges hallucinations.
C’était une telle coïncidence que j’ai instinctivement commencé à poser des questions pointues. Pour une raison ou une autre, chacun a répondu à mes questions sans hésitation. C’est comme s’ils espéraient que je pourrais leur expliquer ce qu’ils avaient vécu et que je pourrais tout arranger. Ils semblaient avoir besoin de moi, d’écouter et d’être attentifs.
Voici ce que mes questions ont révélé :
- Aucune de ces personnes n’avait la même religion, les mêmes antécédents ou le même mode de vie.
- Aucun d’entre eux n’avait d’amis ou d’intérêts communs, et aucun n’avait le même médecin à ses côtés.
- Ils ne s’étaient jamais vus auparavant.
- Tous avaient vécu de longues vies plus ou moins pénibles et plus ou moins réussies.
- Deux d’entre eux étaient encore mariés à leur conjoint d’origine et avaient chacun plusieurs enfants adultes.
- La dame de Californie avait divorcé plusieurs fois et n’avait pas d’enfants.
Le seul dénominateur commun que j’aie pu trouver, à part leurs maladies cardiaques et le plancher de l’hôpital qu’ils partageaient, était ceci :
- Tous les trois avaient réprimé de la culpabilité au plus profond d’eux-mêmes.
- Cette culpabilité leur paraissait très douloureuse et l’étrange » vision » qu’ils éprouvaient alors qu’ils étaient » morts » ne faisait qu’aggraver cette douleur.
- Ils ont admis avoir rencontré ce qu’ils craignaient le plus dans la mort, ce qui a confirmé et renforcé leur conviction déjà forte que leurs » péchés » seraient punis.
Un quatrième patient
Avant mon départ, une infirmière m’a pris à part et m’a dit qu’il y avait un patient de plus, un homme tellement ébranlé qu’il refusait de parler à qui que ce soit, mais qu’il murmurait sans cesse » Les collines et les collines de gens nus qui regardaient fixement « . Je n’avais pas le droit de voir ce patient.
Pourquoi quatre personnes en l’espace de deux jours dans le même hôpital ont-elles vécu la même expérience de base causée par le même type de maladie ?
C’est un mystère pour moi. Je n’ai pu offrir aucune consolation à aucun d’entre eux. Je ne pouvais qu’écouter et poser des questions. C’était tellement troublant que je tremblais quand je suis partie.
Qu’est-il advenu de ces quatre personnes, je ne le sais. La dame de Californie est devenue si irrationnelle et grossière par la suite que j’ai cessé de lui rendre visite. Si j’avais su alors ce que je sais maintenant sur les expériences de mort provisoire, j’aurais géré la situation différemment. Ces gens étaient absolument convaincus qu’il y a un enfer.
L’hypothèse de Kevin Williams
Kevin W. formule l’idée que les masses de personnes nues comme des zombies vues par ces quatre patients ont toutes été naguère des patients de cet hôpital et y sont toutes mortes.
» Les personnes qui meurent à l’hôpital meurent souvent de maladies horribles ou d’accidents traumatisants dans des conditions terribles. Cela expliquerait les horribles apparences des anciens patients. Il faut aussi noter que le rassemblement de personnes nues observant les NDE des quatre patients est une situation temporaire « terrestre » et non un enfer éternel […] et qu’elles ne se réunissent que pour accueillir les nouveaux venus. «
Tisserand de feu
Le récit qui va suivre a été publié en partie dans la revue Vital Signs de l’Association IANDS, et figure dans l’ouvrage Fireweaver, co-écrit par May Eulitt et Dr Stephen Hoyer.
» À l’automne 1971, alors que j’avais 22 ans, j’ai partagé une expérience de mort provisoire avec mon cousin, James, et son meilleur ami, Rashad, qui était originaire de l’Inde. Les deux jeunes hommes faisaient une pause dans leurs études et logeaient avec ma famille sur notre ferme.
Un après-midi, nous sommes allés tous les trois au champ de maïs pour couper du fourrage. Pour nous rendre sur le terrain, nous avons dû franchir une barrière de métal, et nous nous sommes relayés pour l’ouvrir et la fermer. En fin d’après-midi, une tempête a commencé à se former dans l’ouest, et nous avons décidé d’arrêter pour la journée. C’était au tour de James d’ouvrir la porte, et en le faisant, il m’a tendu le bras pour remonter sur le chariot. Je me penchais dans le mauvais sens, et son poids m’a attiré vers lui. Rashad a saisi mon autre bras pour me stabiliser, et nous étions dans cette position lorsque la foudre nous a frappés.
J’ai vu l’éclair scintiller en haut de la porte.
Tout d’un coup, nous nous sommes retrouvés dans une grande pièce ou un hall en pierre foncée. Le plafond était si haut et l’obscurité si épaisse qu’on ne voyait pas le sommet. Il n’y avait pas de meubles ni de tentures murales, juste de la pierre noire et froide tout autour. Je savais que je devais avoir peur, mais je me sentais paisible, flottant dans l’obscurité avec mes deux amis dans la grande salle sombre. Les murs majestueux de ce lieu se dressaient au-dessus de nous et semblaient rayonner à la fois une grande puissance et une grande masculinité.
Je me souviens avoir pensé que ça aurait convenu au roi Arthur. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que nous étions tous les trois unis dans la pensée et le corps. Des images d’Arthur m’ont été données par James et Rashad. Jacques ne voyait qu’une version cosmique du roi. Rashad semblait s’imaginer à l’époque d’Arthur. Comme nous devenions tous conscients de nos pensées mutuelles, j’ai soudain connu James et Rashad mieux que personne d’autre que j’aie jamais connu.
Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait de la lumière qui entrait dans la chambre à partir d’une arcade à l’une de ses extrémités. C’était plus que de la lumière. C’était une chaleur dorée et enveloppante. Cela a donné un sentiment de paix et de satisfaction plus intense que tout ce que nous avions jamais ressenti. Nous avons été attirés vers elle. Nous ne nous parlions pas, mais nous communiquions entre nous à un autre niveau, nous nous voyions à travers nos yeux. En arrivant à l’arche et en la traversant, nous sommes entrés dans une belle vallée.
Il y avait des prairies et des collines bordées d’arbres qui menaient à de hautes montagnes au loin.
Tout scintillait d’étincelles dorées de lumière.
Nous avons vu que les lumières étincelantes étaient de minuscules bulles transparentes qui dérivaient dans l’air et brillaient sur l’herbe. Nous avons réalisé que chaque petite étincelle était une âme.
Pour moi, la vallée me paraissait être le Ciel, mais en même temps je savais que Jacques et Rashad la voyaient différemment. James le voyait comme le Golfe des âmes. Rashad le voyait comme le Nirvana, et d’une certaine façon nous savions tout cela sans parler.
La lumière commença à s’accumuler au fond de la vallée, et lentement, hors de la brume, un être blanc pur commença à se matérialiser. J’ai vu un ange avec un visage fort et brillant, mais pas comme vous l’imaginez d’habitude. Il était plus proche d’une forte Valkyrie Viking. Je savais qu’elle était l’ange spécial qui veille sur les femmes de ma famille, et j’ai perçu son nom comme étant Hellena.
James voyait ce même être sous l’apparence de son défunt père, un officier de carrière de la Marine, dans un uniforme vêtu de blanc.
Rashad percevait l’être comme étant l’Éveillé, le Bouddha.
L’Être s’adresse à nous
L’être s’est d’abord adressé à Rashad et l’a accueilli. Il a dit que le temps de Rashad sur Terre était fini. Il était digne maintenant du Nirvana. Rashad nous a demandé pourquoi James et moi étions là et on nous a dit que nous faisions partie des raisons pour lesquelles il était digne du Nirvana. Ses deux grands amis l’aimaient tellement qu’ils l’avaient volontiers accompagné dans son dernier voyage.
En même temps, cependant, James a reçu un message différent. Il s’inquiétait de ce que son père penserait de ses activités de protestation contre la guerre, et son père lui a dit qu’il était fier de lui pour avoir défendu ses convictions. Il savait qu’il n’était pas un lâche parce qu’un lâche n’aurait pas fait ce voyage avec Rashad. Et j’ai reçu un autre message dans lequel Hellena m’a dit qu’elle était contente que je me souvienne de l’exemple de force, d’honnêteté, de sagesse et de loyauté que ma famille m’avait donné.
Des entités distinctes mais unies
Nous avons passé ce qui semblait être une éternité dans cet endroit à parler à nos entités distinctes, mais unies. Ils nous ont dit qu’ils nous sont apparus de cette façon parce que dans le monde réel, nous étions physiquement unis lorsque la foudre nous a frappés. Ils ont aussi affirmé qu’ils symbolisaient aussi l’adhésion de toutes les religions et doctrines, et que je vivrais pour voir une nouvelle ère de tolérance, où les âmes et les cœurs de l’humanité seraient unis comme nous l’étions tous les trois.
Les guides nous ont appris que les doctrines, les croyances et les races ne signifiaient rien. Peu importe ce que nous croyions, nous sommes tous des enfants unis sous un seul Dieu, et la seule règle est la vraie loi de Dieu — faites aux autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. Nous devrions traiter tous les gens comme s’ils faisaient partie de notre âme parce qu’ils en font partie effectivement. Tous les êtres vivants de l’univers sont reliés les uns aux autres.
Ils disaient que l’humanité serait bientôt assez mûre pour occuper une place plus élevée dans l’ordre universel des choses, mais d’ici là, nous devons apprendre l’acceptation, la tolérance et l’amour des uns pour les autres. Ils ont dit qu’il y aurait un nouvel ère où les gens ne pourraient plus supporter de voir d’autres personnes sans abri et affamées. Nous nous rendrions compte que ce n’est qu’en nous aidant les uns les autres que nous pourrons vraiment nous aider nous-mêmes.
Le moment de repartir
Finalement, on nous a dit qu’il était temps de partir. Nous ne serions pas autorisés à rester plus longtemps parce que ce n’était pas encore le moment pour moi ou pour James, mais seulement pour Rashad.
L’Être de lumière a dit à Rashad qu’il aurait un peu de temps avant de revenir pour s’occuper de ses affaires matérielles. Le père de James lui a dit qu’il reviendrait à cet endroit peu après Rashad […]. J’ai dit que j’étais prête à rester ici dans cette vallée avec eux, mais Hellena m’a dit que je n’avais pas accompli ma destinée, que j’avais encore des enfants à naître.
Nous avons dérivé lentement vers l’arche. L’attraction est devenue plus forte et nous avons été littéralement rejetés dans le monde. Nous avons flotté pendant un certain temps au-dessus de nos corps. Certains de mes cousins étaient allés dans le champ voisin et avaient vu ce qui s’était passé. Nous les avons tous vus courir jusqu’à l’endroit où nous étions allongés. Les mains de James et Rashad étaient toujours collées à mes bras. Nous avons vu mes cousins lâcher leurs doigts pour qu’ils puissent retourner Rashad pour l’aider.
Quand nos mains se sont détachées, James et moi sommes rentrés dans nos corps. Nous avions l’impression d’être en feu, mais il s’est avéré que nous n’avions que des blessures mineures. Rashad, en fin de compte, semblait-il, avait pris la plus grande partie des charges. Les médecins ont dit que la foudre avait endommagé son cœur, ses poumons et son foie. Il est resté à l’hôpital pendant plusieurs semaines. Pendant ce temps, les tests ont révélé que James avait une tumeur au cerveau qui allait finalement lui coûter la vie.
La fin du séjour terrestre de Rashad et de James
Dès que Rashad a pu voyager, James l’a ramené en Inde. Il a proposé de rester, mais Rashad lui a dit qu’il souhaitait rester seul pour ses derniers moments. Rashad a choisi la vie de l’ascète, dans la tradition védique. Il a demandé à sa femme de rester avec sa famille parce qu’il voulait que ses derniers jours soient consacrés à des éveils spirituels. Environ un an et demi plus tard, par une journée froide de janvier, Rashad est retourné au Nirvana. James et moi avons su quand son âme a quitté le monde, sans qu’on nous le dise.
James a vécu environ trois ans après avoir découvert qu’il avait une tumeur au cerveau. Il a donné la plus grande partie de son héritage considérable à une organisation caritative qui a éduqué les jeunes en Inde.
Moi, par contre, j’ai survécu encore trente ans (jusqu’à présent) en sachant que cette expérience que j’ai partagée avec mes amis les plus proches a été une force directrice dans ma vie. Je m’efforce chaque jour de faire face à mon destin, quel qu’il soit, avec la même dignité et la même résolution qu’ils ont démontrées lorsqu’ils ont rencontré le leur. Ils ont vraiment été mes pionniers, et je sais que le lien que j’ai partagé avec eux il y a si longtemps est le même que celui que nous partageons tous. Parfois, on ne s’en rend pas compte, c’est tout.
Quelques observations issues des travaux de P.M.H. Atwater
Cas de couples
“ De temps en temps, on entend parler d’un couple dont les deux conjoints meurent, lors d’un accident de voiture par exemple, et traversent un épisode de mort provisoire dans lequel ils se voient, et l’un dit à l’autre :
» Je dois rester, mais tu dois revenir «
“ Et, en effet, un seul revient. J’ai rencontré cela avec des couples mariés et avec des duos parents/enfants. Puisqu’un seul revient à la vie, il est impossible d’avoir un compte-rendu des deux. On ne peut avoir affaire qu’à la personne survivante et à sa réaction à l’événement et aux conséquences qui en découlent. “
P.M.H. Atwater a rencontré d’autres personnes, cependant, ayant rapporté des scénarios qui étaient si semblables que c’est comme s’ils étaient partagés. Cette bizarrerie s’est produite de deux façons :
- Ils se trouvaient tous au même endroit dans le même laps de temps, ou bien :
- Il y avait des kilomètres et des années d’écart.
Dans son propre cas, deux de ses EMP sont survenues en janvier 1977, la troisième en mars. Depuis, elle a rencontré une douzaine d’autres personnes dont les expériences étaient très proches de sa première EMP et de la dernière, comme s’ils avaient tous vécu exactement la même chose.
Plus tard, elle a rencontré 51 autres personnes qui ont également eu trois épisodes de mort provisoire en 1977, avec des conditions avant et après semblables aux siennes — même si cela eut lieu dans des mois différents et avec des scénarios différents.
Cas multiples
Parfois, dans la recherche, on rencontre des cas de morts multiples et de miracles multiples, où, d’une manière ou d’une autre, tous ceux qui étaient morts se réveillent.
Phyllis Atwater a remarqué une particularité fascinante chez ceux sur lesquels elle a enquêté, à savoir que si l’une des personnes impliquées rapporte avoir vécu un épisode de mort provisoire, elles le feront toutes — même si les multiples parties n’ont pas encore parlé entre elles ou divulgué ce qui leur est arrivé avec qui que ce soit d’autre.
Une fois que ces personnes se sont réunies et qu’elles ont comparé leurs récits, elles sont stupéfaites d’apprendre qu’elles ont toutes vécu un état de mort provisoire, et à quel point elles se ressemblent — bien que les détails précis puissent varier.
La NDE de Steven Ridenhour et de sa petite amie
Un jour ensoleillé de l’été 1973, Steven B. Ridenhour, de Charlottesville, en Virginie, et sa copine Debbie, décident d’aller aux rapides, au » trou du taureau « , partie de la rivière qui coule derrière une ancienne usine de coton à Cooleemee, en Caroline du Nord.
Tous deux viennent de fumer de l’herbe et s’ennuient. Leur décision de parcourir les rapides hauts jusqu’aux genoux implique qu’ils doivent commencer au début de la pente rocheuse, et commencer à avancer pieds nus dans l’eau sur environ 6 mètres jusqu’à ce qu’ils atteignent les mousses. Ce sport aurait pu être très amusant, mais ne le sera pas cette fois-ci.
“ On a fumé un autre joint et on s’est dirigé vers les rapides. Debbie se met à rire, et l’instant d’après, nous sommes pris de fou-rires qui nous submergent. Mais nos rires s’arrêtent alors que nous sommes emportés par les pieds et entraînés en aval de la rivière.
Debbie crie : » Steven, je ne sais pas nager. Je me noie. «
Je me sens impuissant parce que je ne peux pas l’atteindre et je crie : » Attends, ne panique pas » quand soudainement je bois la tasse, une énorme tasse d’eau… Sans aucun avertissement, le temps, tel que je le connais, s’arrête.
L’eau brille d’une lueur dorée et je me retrouve flottant comme sans gravité, me sentant bien au chaud et très à l’aise. Je flotte en position verticale, les bras tendus et la tête posée sur l’épaule gauche, je me sens totalement en paix et plein de sérénité dans cet espace intemporel.
» Soudain, je me vois en contrebas dans un cercueil «
Ensuite, je passe en revue ma vie. C’est comme regarder un diaporama très rapide de ma vie passée, disons en quelques secondes. Je ne comprends pas tout à fait l’importance de tous les événements qui me sont montrés, mais je suis sûr qu’il y a une certaine importance.
Quand cela a commencé, c’était comme si je flottais très haut et que je regardais un enterrement en bas. Soudain, j’ai réalisé que je me regardais dans un cercueil. Je me voyais vêtu d’un smoking noir avec une chemise blanche et une rose rouge sur mon revers gauche. Autour de moi se trouvaient ma famille immédiate et mes amis importants.
Puis, comme si une force puissante s’était enroulée autour de moi, j’ai été projeté hors de l’eau, haletant pour respirer. Debbie était à portée de main. Je l’ai attrapée par l’arrière de ses cheveux et j’ai été capable de nous amener tous les deux sur les rochers et hors de l’eau.
Après m’être allongé sur les rochers pendant un moment, je jette un coup d’œil à Debbie et c’est comme regarder un fantôme. En décrivant ce qu’elle a vécu, il est devenu évident que nous avons tous les deux vécu la même expérience sous l’eau — la lueur dorée, la sérénité, voir nos vies défiler devant nous, flotter au-dessus d’un enterrement, et nous voir dans un cercueil. C’est la seule fois où nous en avons parlé. Je n’ai pas reparlé à Debbie depuis. «
Une impossible intégration de l’expérience
Pendant les onze années suivantes, Ridenhour a essayé pratiquement toutes les drogues de l’univers pour tenter de retrouver l’euphorie de son expérience de mort provisoire, mais en vain. Tout ce qu’il a trouvé, c’est la solitude, la prison et un mariage raté. Il est entré dans un centre de traitement pour l’abus de drogues et d’alcool en décembre 1984, et depuis, il en est à divers stades de rétablissement. Finalement, il a pu trouver une conseillère qui connaissait le phénomène qu’il avait vécu et elle l’a mis en contact avec une chercheuse sur la mort provisoire. Il lui a raconté son histoire, puis a rapidement disparu — incapable de faire face à la vérité sur ce qu’il avait vécu.
Ce n’est qu’en 1993, après avoir effacé les séquelles de son expérience pendant vingt ans, que Ridenhour s’est retrouvé à plat sur le dos à cause d’une blessure au travail et n’a eu d’autre choix que de se rendre.
» Ma vie a commencé à changer et je ne peux pas l’arrêter, alors j’ouvre mon cœur et mon âme pour voir où ça me mène. »
Ridenhour est maintenant en formation d’infirmier, déterminé à rembourser la société pour ses erreurs passées et à aider à guérir les gens.
Sa jeunesse a été ponctuée par d’horribles abus et abandons. Il a grandi en pensant qu’il n’était pas aimable et mauvais. Son expérience de mort provisoire a tellement remis en question cette image déformée de lui-même que, bien qu’il ait voulu en retrouver l’euphorie, il ne pouvait pas accepter le reste. Confus et effrayé par l’incident, il s’est jeté dans un cauchemar d’autodestruction apparemment sans fin.
» Aucune des drogues n’a marché « , a-t-il reconnu. » Elles ne pouvaient pas égaler mon expérience de mort provisoire. »
Renaître enfin
Plus tard, il a été stupéfait d’apprendre que bon nombre des problèmes qu’il a eus par la suite sont en fait des séquelles typiques de ce phénomène.
» Je croyais que c’était moi. Je n’ai jamais fait le lien entre mon expérience et la raison pour laquelle je me sentais si perdu. J’ai dû me blesser au travail avant de cesser d’essayer de m’enfuir et de me détendre, pour finalement laisser tout cet amour et toute cette joie revenir, ainsi que la lueur dorée.
Je n’avais pas le choix, vraiment. J’ai dû accepter la vérité qu’il y a un pouvoir en moi, et que je peux l’utiliser pour aider les autres. »
Sans drogue ni alcool, Ridenhour a aidé à organiser une section de l’Association IANDS dans la région de Washington D.C., l’une des nombreuses sections organisant des réunions d’information à l’intention des survivants d’EMP et du public intéressé.
Selon la chercheuse et experte Janice Holden, qui dans son livre « Near-Death Experiences While Drowning » documente également ce cas, Debbie et Steven se sont retrouvés de nombreuses années plus tard, alors qu’ils étaient tous deux invités à une émission de télévision. Devant les caméras, Debbie a confirmé les souvenirs qu’avait Steven de l’incident, notamment le fait que leurs épisodes de mort provisoire étaient pratiquement identiques.
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