Mort astrale : la deuxième mort
Le départ du plan astral est une seconde mort, l’homme laissant derrière lui un corps astral qui se désagrège et dont les matériaux retournent au monde astral tout comme les matériaux du corps physique retournent au monde physique.
Voyons cela plus précisément.
Retrait de l’âme et désagrégation du corps astral
Le retrait continu de l’ego [ c’est à dire l’âme, NDLR ] est […] la cause de l’arrêt progressif du fonctionnement des particules du corps astral, ce processus ayant une durée très variable suivant les individus et atteignant successivement, dans la plupart des cas, des couches rangées par ordre de densité, les plus denses étant à l’extérieur.
Le corps astral s’use donc lentement et se désagrège à mesure que la conscience s’en retire progressivement par un effort semi-inconscient de l’ego ; c’est ainsi que l’homme se débarrasse graduellement de ce qui l’éloigne du monde céleste.
Perdant son séjour sur le plan astral ou Kamaloka, l’esprit mêlé aux passions, émotions et désirs, les a purifiés, et a assimilé ce qu’ils avaient de pur. Il a donc absorbé tout ce qui convient à l’ego supérieur, de sorte que ce qui reste de Kama est un simple résidu dont l’ego ou la Triade Immortelle Atma/Buddhi/Manas peut se libérer facilement. Lentement, la Triade rassemble les souvenirs de la vie terrestre qui vient de finir, ses amours, ses espoirs, ses aspirations, etc., et se prépare à passer du Kamaloka au séjour de félicité du Dévachan, « le séjour des Dieux » ou « le monde céleste ». […]
La période passée en Dévachan correspond à l’assimilation des expériences de la vie et au rétablissement de l’équilibre jusqu’à ce qu’une nouvelle descente en incarnation soit entreprise. C’est le jour qui succède à la nuit de la vie terrestre, la période subjective qui fait contraste avec la période objective de la manifestation.
Quand l’homme passe du Kamaloka au Dévachan, il ne peut emporter avec lui de forme-pensée d’un caractère mauvais ; la matière astrale ne peut exister au niveau dévachanique, et la matière dévachanique ne peut répondre aux vibrations grossières des passions et des désirs mauvais. […]
Dans le cas de gens ordinaires, une partie de leur matière mentale est tellement bien mélangée à la matière astrale, qu’elle ne peut plus s’en séparer. Il en résulte qu’une portion de matière mentale, et même de matière causale (mentale supérieure) reste dans le corps astral après le départ de l’ego. Si, au contraire, l’homme a pendant sa vie complètement soumis ses désirs inférieurs et a réussi à libérer complètement le mental inférieur de tout désir, il n’y a pratiquement pas de lutte, et l’ego est capable de retirer non seulement tout ce qu’il avait « investi » dans cette incarnation particulière, mais aussi tout « l’intérêt », c’est à dire l’ensemble des expériences, facultés, etc., acquises. […]
Ombres
Lorsque la vie astrale d’un homme est terminée, il meurt sur le plan astral et laisse derrière lui son corps astral en désagrégation, de même que lorsqu’il meurt physiquement, il abandonne son corps physique qui, alors, se décompose.
Comme nous venons de le voir, dans bien des cas l’ego supérieur est incapable de retirer des principes inférieurs la totalité du principe manasique (mental) ; par suite, une portion de matière mentale reste attachée au corps astral. Cette portion se compose des substances les plus grossières de chaque sous-plan que le corps astral a réussi à soustraire au corps mental.
Ce corps astral résiduel, connu sous le nom d’ombre, ne constitue en aucune façon l’individu réel ; pourtant il conserve exactement son apparence, sa mémoire et ses petites idiosyncrasies. Par suite, il peut être facilement confondu avec l’homme réel, comme cela arrive souvent aux séances spirites. Il n’est jamais conscient de l’emprise d’une autre personnalité sur lui-même, car tant que son intellect fonctionne, il suppose nécessairement qu’il est lui-même l’individu. Ce n’est donc, en réalité, qu’un ramassis de qualités inférieures de l’homme, auquel il manque une âme.
La durée de vie d’une ombre varie suivant la quantité de matière mentale inférieure qui l’anime. Comme cette quantité diminue graduellement, l’intellect de l’ombre diminue en même temps, bien qu’il puisse toujours posséder un certaine quantité d’astuce animale et même emprunter temporairement l’intelligence du médium. L’ombre est par nature susceptible d’être dominée par toutes sortes d’influences mauvaises, et, comme elle est séparée de l’ego supérieur, elle ne contient rien qui soit capable de profiter des bonnes influences. Elle se prête donc facilement aux buts inférieurs poursuivis par les magiciens noirs les plus bas. La matière mentale qu’elle contient se désagrège et retourne progressivement à son propre plan.
Coques
Une coque est le corps astral d’un homme au dernier stade de sa désintégration, c’est à dire lorsque la dernière particule de matière mentale l’a quitté. Elle est donc entièrement dépourvue d’intelligence et de conscience, et elle erre passivement au gré des courants astraux. Cependant, elle peut être animée pour quelques instants d’une apparence de vie fantomatique si elle tombe sous l’influence de l’aura d’un médium. Dans de telles circonstances, elle ressemble exactement à la personnalité défunte et elle peut même, dans une certaine mesure, reproduire ses expressions familières ou son écriture.
Elle possède également la propriété de répondre aveuglément aux vibrations les plus grossières qui ont été fréquemment mises en jeu lorsqu’elle était encore une ombre.
Coques vitalisées
Ces entités ne sont pas humaines à strictement parler. Ce sont des enveloppes extérieures passives et dépourvues de sens qui appartinrent autrefois à des humains. La vie, l’intelligence, le désir et la volonté qu’elles peuvent posséder proviennent des élémentals artificiels qui les animent, ceux-ci étant eux-mêmes des créations de mauvaises pensées humaines.
Une coque vitalisée est toujours malfaisante : c’est un véritable démon tentateur dont l’influence mauvaise n’est limitée que par l’étendue de sa puissance. […] Quelques auteurs la désignent sous le nom d’élémentaire.
Arthur E. Powell, Le corps astral, Ed. Adyar, pp. 191,192, 288-230, extraits choisis et revus
Cas des disciples
La seconde mort peut avoir encore deux autres sens : dans le cas des disciples en effet, la seconde mort désigne :
- Tout d’abord la disparition de la domination de la nature émotionnelle et de la sensibilité égoïste du soi inférieur. Comme l’écrit Alice A. Bailey, il s’agit « de la mort de toute émotion astrale qui prend place chez l’aspirant individuel lors de la deuxième initiation ».
- Puis la destruction du corps causal — le véhicule de l’âme — lors de la quatrième initiation :
« Cette seconde mort est consommée lors de la quatrième initiation où l’aspiration spirituelle elle-même meurt, parce qu’elle est devenue sans objet. La Volonté de l’initié est alors fixée et immuable, et la sensibilité astrale est désormais superflue ».
Alice A. Bailey, Traité sur les 7 rayons – volume 4, La Guérison ésotérique