Retours à la Terre

Retours à la Terre (2/9) – neuf histoires d’incarnation

Avec cet article nous abordons le deuxième épisode de notre cycle, entamé le mois dernier, de récits d’incarnation d’âme, extraits de l’ouvrage suivant de Marie Bolduc, aux Editions du Dauphin Blanc :

Retours à la Terre - 9 histoires d'incarnation

 

Comme je vous l’ai annoncé lors du premier épisode, notre cycle s’étend sur neuf mois, au rythme d’un récit par mois.

— Retours à la Terre —

2e mois de grossesse : des liens incontournables

 

À l’instar du premier récit, je vous propose celui-ci sous forme d’un podcast, que vous trouverez un peu plus bas dans cet article.

 

Si vous souhaitez néanmoins pouvoir vous faire une idée de l’histoire que vous allez entendre, en voici le début :

 

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis ma dernière sortie astrale. J’avais eu suffisamment de temps pour me reposer, transcrire ce que l’on m’avait transmis et me préparer à la poursuite ce travail qui m’emballait.

Une nuit, errant entre le sommeil et l’éveil, je quittai la Terre, et dans une vitesse vertigineuse, je voyageai jusqu’à une clairière lumineuse où Marie-Josée m’attendait.

— Bonjour à toi, tante Marie, me dit-elle pour m’accueillir.

— Bonjour Marie-Josée ! Allons-nous poursuivre notre exploration de la réincarnation ?

D’un geste de la tête, elle me répondit par l’affirmative. Elle m’invita à m’asseoir sur l’herbe tendre et fraîche. Puis, elle désigna de la main deux femmes au loin.

— Tu vois ces deux âmes, là-bas ?

— Oui, je ne les avais pas remarquées en arrivant ici.

— Ce sont d’elles que nous parlerons pour ce deuxième mois de grossesse.

— Elles ? Sont-elles jumelles ? Elles ont l’air de se ressembler, non ?

— Selon la forme qu’elles ont adopté ici, elles sont effectivement identiques. En fait, elles étaient jumelles identiques lors de leur dernière incarnation, il y a, disons, une centaine d’années.

— Seront-elles encore jumelles lors de leur prochaine incarnation ?

— Ces deux âmes s’incarnent dans des fœtus portés par une seule et même mère. Mais l’une revient en garçon et l’autre en fille. Elles ne seront pas identiques.

— Pourquoi reviennent-elles ensemble ? Et pourquoi dans des sexes différents ?

Marie-Josée, amusée de mon empressement à tout savoir, sourit et m’expliqua :

— Pour comprendre tout cela, il faut d’abord parler de leur dernière incarnation. Lors de leur dernier passage, ces jumelles ont beaucoup souffert. Un père incestueux… Une mère feignant l’ignorance… Elles s’appelaient alors Luciana et Gabriella. Elles subirent plusieurs mauvais traitements de la part des parents qui ne les avaient pas vraiment acceptées. Leur vie au sein de cette famille était un calvaire constant. Et comme elles vivaient dans un milieu rural éloigné, elles étaient isolées, prises au piège. Ensemble, elles ont élaboré un plan pour s’enfuir, ce qu’elles firent d’ailleurs. Elles partirent et s’établirent dans une ville quelconque, travaillant dur pour gagner leur vie.

— Les parents ont-ils su où leurs filles se trouvaient ?

— Non, du moins pas avant la mort des jumelles qui survint dans des conditions tragiques… Une mort accidentelle qui fut une libération pour ces âmes.

— Les parents ont-ils eu des regrets ?

— Oui, dès la fuite des filles, le père et la mère ont regretté énormément leurs gestes. Ils ont ressenti beaucoup de remords et ont demandé pardon à Dieu. Ce fut une part importante de guérison pour eux mais qui n’effaçait pas tout cependant. et lorsqu’ils apprirent la mort de leurs filles, ils firent encore un profond et difficile examen de conscience. Ce fut à leur tour de vivre la souffrance et la douleur. Le père s’est suicidé peu après.

— Ce n’est pas très gai comme histoire…

— Tu as raison, mais elle te permet de mieux comprendre les liens qui unissent les âmes.

— Veux-tu dire qu’ils seront encore tous ensemble lors de la prochaine vie ? demandai-je, à la fois étonnée et inquiète du sort de ces âmes.

— Exactement, tante Marie. Elles reviennent avec le même père et la même mère. Les liens entre eux étaient si puissants que ces êtres ne pouvaient espérer progresser sans régler ces conflits importants. Mais rassure-toi, tout sera bien différent cette fois-ci, même si les rôles sont semblables.

Marie-Josée perçut mes émotions troublées et posa sa main sur mon épaule, ce qui m’apaisa.

— Tante Marie, poursuivit-elle, ces âmes jumelles auraient préféré ne pas renaître ensemble de nouveau. Principalement Luciana, qui s’était révoltée plus fortement dans sa vie précédente. Après la douleur incrustée dans son âme, après les humiliations subies, elle n’a qu’un but maintenant : s’affirmer. Elle veut prendre la place qui lui revient, ne plus s’en laisser imposer. C’est d’ailleurs elle qui revient en garçon. Elle croit que cela l’avantagera dans sa quête d’affirmation.

— C’est une forme de protection.

— Très juste. Elle revêt la condition masculine comme une armure. Cette fois, elle sera apte à affronter son père.

— Et pourquoi l’autre ne suit-elle pas la même voie ?

— Même si elle a beaucoup souffert, Gabriella n’a pas vécu de révolte comme sa sœur. Le plan de fugue venait de Luciana et Gabriella n’a fait que suivre sa sœur. Gabriella était plus sage. Elle avait un cœur débordant d’amour. Lors de son retour, elle sera une fille fragile, légèrement handicapée physiquement et intellectuellement. Dans un élan de générosité et d’amour, cette âme a accepté cet état afin de permettre à ses parents, à son père surtout, de réparer et de libérer des aspects karmiques. Ils auront à prendre soin de cette enfant déficiente, à la protéger et à veiller sur elle. Tu vois, ces deux âmes ont réagi différemment suite à une vie de misère. L’une retourne à la Terre avec l’énergie masculine, l’énergie  du combattant qui affronte et peut même écraser ; l’autre fait don d’elle-même par amour pour autrui.

— Puis-je leur parler, Marie-Josée ?

Oui, tu le peux.

Sur ces mots, Marie-Josée regarda en direction des jumelles.

Comme si elles avaient perçu un signal, elles se retournèrent et se dirigèrent vers nous. Lorsqu’elles nous eurent rejointes, elles s’assirent devant nous. Elles étaient identiques, mais je perçus chez l’une d’elles un flot d’amour dirigé vers moi. Je sus immédiatement qu’il s’agissait de Gabriella. Je lui souris puis regardai Luciana. C’est à elle que je m’adressai d’abord.

— Luciana, qu’as-tu choisi de vivre durant cette incarnation qui t’attend ?

— Je serai un homme, un homme actif et passionné. Je veux être l’artisan de ma vie, en être le maître, je ne veux plus subir. Mon âme a un immense désir d’autonomie et de liberté. Ce ne sera pas sans heurter mes parents, mais leur opinion ne m’atteindra pas. Ils ne m’imposeront rien.

— C’était important pour toi de revenir dans un corps masculin ?

— Très important. C’est ce que je souhaitais expérimenter avant tout. J’ai vécu surtout des vies dans l’énergie féminine. Mon âme est marquée des mâles donnant des ordres, menant la parade et dirigeant le monde. Je veux explorer cette énergie. Je veux être le premier.

— Tu parles de toi au masculin, alors que l’apparence que je vois est féminine…

Luciana se tourna vers Marie-Josée, comme pour obtenir la réponse qui visiblement lui échappait.

— N’oublie pas, tante Marie, dit Marie-Josée, que le fœtus n’en est qu’à son second mois de gestation. Luciana ne l’habite pas encore vraiment. Lorsqu’elle est dans ce monde-ci, son apparence est celle la plus représentative de son âme. Mais intérieurement, Luciana ressent de plus en plus les vibrations masculines. Plus le temps passera, plus elle intégrera cette énergie et son apparence se transformera. Et de toute façon, elle sera de moins en moins présente ici.

Je m’adressai alors à Gabriella.

— Et toi, Gabriella, tu n’as pas choisi cette expérience masculine ?

— Non, répondit-elle. Je n’y ai même pas songé, je reprends un corps de chair pour guérir de la vie passée et pour aider mes parents à en faire autant. Je serai une fille avec une intelligence déficiente, disons sous la moyenne. Physiquement, je ne serai pas avantagée non plus. Mais j’ai choisi cela par amour pour mes parents et pour moi-même. Je crois que seul l’amour peut guérir nos blessures. Mes handicaps forceront mes parents à me donner plus d’attention, plus de soins et d’amour. Les mauvais traitements de la dernière vie se changeront en soins doux et en amour inconditionnel.

— Tu ne choisis pas la voie la plus facile. Cette vie, ne risque-t-elle pas d’être pénible ?

— Ce ne sera pas facile, mais loin d’être pénible. Je donne une vie e je reçois l’amour en retour. Mon âme y gagne au change !

Gabriella réfléchit quelques instant puis reprit :

— Et puis, par la grâce de Dieu, j’aurai un talent remarquable pour la musique, malgré mes handicaps.

Elle remarqua ma mine étonnée et un peu incrédule.

— Ne t’étonne pas de cela, reprit-elle. Le piano était le rêve de mon ancienne vie. Et ce sera le cadeau de ma nouvelle vie. Malgré les pronostics sombres des médecins, et contre toute attente, je développerai très tôt un don musical remarquable, du moins pour mon état.

Marie-Josée crut bon d’intervenir.

— Gabriella a bien résumé ce don en disant que c’était une grâce de Dieu. La vie de service et de dévouement qu’elle s’apprête à vivre dans l’oubli d’elle-même, lui a permis de recevoir ce cadeau.

— Une sorte de récompense, dis-je.

— Non, pas selon le concept de récompense auquel tu fais référence. Gabriella a accepté de servir sans savoir que cela lui attirerait ce don. Voilà pourquoi nous utilisons le terme « cadeau », car c’en est un, véritablement.

— Cela adoucira beaucoup les épreuves qui m’attendent, ajouta Gabriella en souriant.

— Et comment réagissez-vous au fait de revenir ensemble une autre fois ? demandai-je en les regardant toutes les deux.

Luciana fut très prompte à répondre.

— Je ne le désirais pas du tout. J’ai longtemps lutté contre cette idée. Je voulais être seul, revenir comme fils unique…

— Mais nous n’avions pas vraiment le choix, compléta Gabriella. Les liens entre nous et nos parents étaient trop intenses. Moi, je l’ai accepté rapidement.

— De toute façon, reprit Luciana, maintenant qu’on y est, je me suis fait à l’idée. J’aurai la meilleure part du physique et des énergies. Je serai même le premier à sortir du ventre de notre mère. Mais du coup, je me suis engagé à veiller sur Gabriella. Personne ne lui fera de mal. Je serai son protecteur. Plus question que l’on abuse de nous.

— Et dans quelle partie de la Terre reviendrez-vous ? leur demandai-je.

— Il nous fallait revenir en Amérique du Sud, ajouta Gabriella, puisque nos parents y vivent, Ce n’est pas l’endroit qui importait vraiment…

— Vous n’auriez donc pas pu vous réincarner ailleurs ?—Non, à cause des parents, comme Gabriella vient de le dire. Mais strictement au niveau des pays, plusieurs endroits étaient possibles.

— Pouvez-vous me parler de vos parents ? suggérai-je.

Luciana et Gabriella firent une légère pause. Puis Luciana répondit la première :

— Elle a 24 ans et lui, 26 ans. Ils voulaient des enfants, deux précisément. Mais ils ne s’attendaient pas à les avoir en même temps. Ce fut une surprise, disons plutôt un choc lorsqu’ils ont appris qu’il y avait deux bébés dans le casier, dit-elle singulièrement en rigolant.

Plus réservée et sage, Gabriella parla plus en profondeur de ses parents :

— Après ce qu’ils ont vécu avec nous, ils recherchent très fortement le pardon et la guérison de leur âme. Nous sommes reconnaissantes envers notre mère qui puise à même ses forces et ses énergies pour nous nourrir et nous permettre de grandir. Elle est courageuse.

— Nous la sentons fatiguée, déjà. J’ai de l’admiration pour elle. Quant à mon père, il semble prendre le tout plus à la légère.

Luciana fit une pause, comme pour bien mesurer ce qu’elle s’apprêtait à dire, puis se lança :

— Et puis, je dois bien le dire, ce qu’ils ressentent me laissent un peu froide. Je pense qu’ils ont hâte de nous accueillir, mais quelles seront leurs réactions envers nous ? Je me pose beaucoup de questions à ce sujet…

 


Pour découvrir la suite de récit, je vous invite à écouter le podcast :


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