Un récit de trépas : Alva Daniel Mattson
« Margaret, j’ai eu un très beau passage, un très beau passage… »
— Le trépas de Daniel Mattson —
Alva Daniel Mattson (1895-1970) – Pasteur luthérien
Margaret, j’ai eu un très beau passage, un très beau passage.
J’étais conscient tout le temps. J’ai remercié Dieu pour le corps que j’avais eu, l’opportunité que j’avais eue, les enfants, et la joie du fait que ma famille et ma femme étaient là à m’attendre.
Les derniers jours avant ma mort, j’allais et venais, encore et encore…
J’étais vraiment conscient. Vous savez, si vous êtes à moitié endormi, vous pouvez être conscient que quelqu’un entre dans la pièce et vous ne voulez pas vous réveiller. Vous savez qu’ils sont là et vous pensez » Oh, eh bien, si je reste endormi, ils vont s’en aller « .
Au début, j’étais conscient de ma mère, de mon frère et de mon père autour de moi. J’étais conscient d’aller dans d’autres pays et d’autres endroits, mais je ne voulais vraiment pas y aller.
Je voulais m’arrêter là où j’étais. C’était le corps physique qui me tenait. Je revenais et je vous disais où j’avais été. J’étais très conscient de vous et d’Al avec moi dans la pièce. C’était bon de vous avoir là. J’avais besoin de vous.
Il y avait ce tiraillement entre aller et rester, aller, rester.
Plus j’y allais, plus je détestais le retour. Je regrettais de partir, mais je me sentais enfermé à mon retour. Mais pas vraiment enfermé parce que je n’étais pas correctement dans mon corps physique. J’étais en partie dedans et en partie dehors. Mon corps devenait un véhicule très inconfortable. Il devenait très malhabile.
Mes pieds étaient si maladroits. Je n’avais pas l’impression de pouvoir bouger mes pieds d’une manière ou d’une autre. Ils étaient comme de lourds sabots. Ils ne ressemblaient pas à des pieds. Puis le reste de mon corps a commencé à se sentir lourd comme ça et c’était un effort pour lever mon bras. C’était un effort pour tourner ma tête. J’ai commencé à sentir que je n’avais pas assez de force. Mais c’était si facile de sortir et d’être dehors. Il n’y avait pas d’effort à faire pour cela.
Puis j’ai pensé que je devais vraiment arrêter cette histoire de balançoire.
J’ai regardé en l’air et j’ai vu quelque chose qui ressemblait à une balançoire. Il était difficile de me poser et facile de rester debout. Soudain, j’ai compris qu’il fallait que je prenne une décision. Nous devons tous prendre la décision, vraiment, de savoir si nous allons lutter ou si nous allons lâcher prise. C’est pourquoi les gens ont peur de la mort. Ceux qui ne sont pas positifs ont encore plus peur de la mort parce qu’ils hésitent à prendre une décision : « Dois-je ou ne dois-je pas ? »
J’avais l’impression d’avoir laissé beaucoup de choses en suspens, mais on m’a fait remarquer que je ne pouvais plus faire grand-chose avec un tel corps.
Mon esprit logique a commencé à prendre le dessus et je me suis dit : » Non, laissez-moi maintenant. C’est suffisant. C’est assez « . Je voulais que la femme [son infirmière] soit hors de mon chemin. (Mattson avait demandé à son infirmière de ne plus le soigner mais de se tenir à l’écart et de le laisser mourir seul).
Puis j’ai eu cette magnifique, merveilleuse vision.
Il y avait les portes. J’avais toujours imaginé que l’entrée de mon paradis se ferait par ces magnifiques portes.
Il y a les portes de la vie – de la lumière. Ce sont des portes vivantes. Elles bougent tout le temps. Ce n’est pas du fer forgé, de la pierre ou du bois. Il y avait cette belle porte qui s’ouvrait, et toute ma famille venait me saluer en arrière et en avant.
J’ai dit : » On doit toujours passer par des portes comme ça ? »
Et ils ont dit : » Non, c’est parce que c’est ce que vous avez toujours pensé, et que vous aurez ce que vous avez imaginé. C’est vous qui avez construit cela. C’est le vôtre – la porte – c’est votre entrée de lumière. Vous pouvez avoir Saint-Pierre, si vous voulez « .
À ce moment-là, j’ai eu un petit rire.
Ça ne me dérangeait vraiment pas d’avoir Saint-Pierre ou non. J’ai dit que je pourrais peut-être me passer de Saint-Pierre. Mais ensuite, en tournant légèrement la tête et en regardant, j’ai vu une figure que je savais être Saint-Pierre. J’ai dit : » J’arrive, j’arrive « . Il a dit : » Prenez votre temps, prenez votre temps. Il y a tout le temps du monde « . Je me suis dit : » Il n’y en a pas, vous savez. »
Puis je les ai vus. Ils sont revenus. Ma famille. Ils sont revenus, et je les ai regardés. Je ne les voyais plus comme je les avais vus – comme mes enfants. Ils n’étaient plus mes enfants. C’étaient des âmes pour lesquelles j’avais eu la chance de fournir des corps.
Et j’ai pleuré et je me suis dit : » Seigneur, merci « . Je suis prêt à partir.
Ils sont entrés sur la pointe des pieds et m’ont regardé. Je ne les ai pas vus avec mes yeux physiques. Je les ai vus flous.
Ils m’ont dit : » Est-ce qu’on te retient ? »
Ils se demandaient : » Est-ce que nous le quittons ou est-ce que nous restons ? »
Je ne pouvais pas vraiment leur dire s’ils voulaient rester ou partir. Je trouvais juste que c’était magnifique de les avoir là. J’ai regardé, et en commençant à les quitter progressivement, j’ai eu la plus belle sensation de l’unité complète avec toutes les choses et toutes les personnes.
Margaret, j’ai eu un très beau passage, un très beau passage.
J’étais conscient tout le temps. J’ai remercié Dieu pour le corps que j’avais eu, l’opportunité que j’avais eue, les enfants, et la joie du fait que ma famille et ma femme étaient là à m’attendre.
Et pourtant, vous savez, une petite partie de moi m’a dit, maintenant, allez, allez, décidez-vous, décidez-vous, arrêtez de dériver. Et j’ai senti des mains me prendre et me soulever. Et quelqu’un m’a dit : » Allez, lève-toi, pourquoi es-tu allongé là ? Tu ne veux pas rester là toute la journée, n’est-ce pas ? »
Eh bien, le reste semble n’être que lumière, son et musique, et le fait de regarder en arrière, d’envoyer mon amour, de tourner le dos à mes enfants et de poser mes mains sur eux.
J’y suis allé.
Je pense que j’ai dû dormir un peu parce que je ne m’en souviens pas. Je me souviens d’avoir franchi les portes et d’avoir salué Pierre et quelques autres personnes, et soudain, je me suis retrouvé dans le plus beau jardin, assis sur une chaise.
Ils se disaient tous : » Laisse-le se reposer. Il doit se reposer. Il faut qu’il dorme « .
Et je me disais : » Repos, sommeil, j’en ai assez fait. Je veux partir. »
Mais je ne l’ai pas fait. Quelqu’un a dû m’hypnotiser parce que je dormais et je me suis reposé. Les gens allaient et venaient. Je leur ai souri et j’ai pensé qu’ils étaient tous très beaux. Ils n’avaient pas de visage. Ils étaient juste très légers. Ruby [sa sœur] est venue et elle m’a béni.
Elle m’a dit : » Regarde, ils organisent ton service funéraire. Tu veux y aller et le regarder ? «
J’ai dit : » Eh bien, je ne sais pas. Je suis très à l’aise [ici]. »
Et je n’arrivais pas à me décider. Mais j’ai pris ma décision parce que la chère mère de Ruth, ma chère épouse, m’a dit : » Eh bien, je ne vais pas manquer ça si tu le fais. Je ne vais pas le rater, c’est tout. Viens, on va voir. »
J’étais encore réticent. J’ai pensé : » Cher moi, supposons qu’ils disent quelque chose de critique à mon égard ?
Et ma femme m’a dit : » Oh, oh – tu n’as jamais aimé les critiques, n’est-ce pas ? Tu n’as pas du tout changé « .
Pourquoi pensait-elle que je changerais ? Je venais juste d’arriver. J’ai dû rire et j’ai dit : » Eh bien, si je peux me lever et si je peux marcher et me sentir un homme, un homme entier, alors je pourrais y aller « .
Et nous y sommes allés. Je ne savais vraiment pas grand-chose sur les dispositions qu’ils avaient prises pour le service, mais tout s’est fait très simplement et très joliment, comme je l’avais souhaité. J’écoutais un peu aux portes pendant que toi, Ruth et Al parliez avec les gens après le service, et puis ta mère a dit : » Allez, allez, tu en as assez. Allez, viens. »
Je suis alors sorti dans l’obscurité, dans la plus belle, la plus douce, la plus enveloppante des noirceurs. L’homme dont j’ai appris qu’il est mon gardien, m’a dit : » Allez, allez « , et quand il a dit » Viens « , ça m’a élevé et soulevé.
J’ai ensuite eu un long et agréable sommeil dans un très beau lit, dans une tonnelle. Et il y avait mon lac et il y avait des poissons, mais rien de comparable à ma cabane. C’était le plus beau, le plus lumineux et le plus aéré [que j’aie vu].
Eh bien, voilà la fin de la leçon.
Ce récit est extrait de l’ouvrage Witness from beyond [Témoin de l’au-delà], qui rassemble les communications reçues par la médium Margaret Flavell Tweddell, puis transcrites par la fille de A.D. Mattson : Ruth Mattson Taylor.
L’extrait de cet ouvrage que j’ai traduit pour le présent article a été publié originellement dans un essai en anglais posté par Jenn sur son blog The Search for life after death
Envie d’en savoir plus sur ce qui se passe dans les étapes suivantes ? Consultez par exemple l’article L’Autre monde – Albert Pauchard