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L’autre monde – Albert Pauchard

L'autre monde - Ses possibilités infinies, ses sphères de bonté et de joie - Albert Pauchard

 

L’autre monde est un ouvrage qui réunit des textes reçus par médiumnité par plusieurs personnes membres de l’entourage d’Albert Pauchard.

Celui-ci, décédé en 1934, fut président de la Société d’Études psychiques de Genève, une société qui n’existe plus aujourd’hui, et dont on sait relativement peu de choses. En tout cas peu d’informations concernant cette ancienne société savante sont disponibles sur internet, et on a tout aussi peu d’informations sur son président Albert Pauchard.

On pourra trouver quelques précisions dans l’ouvrage publié en 1993 par Jean-François Mayer, Les Nouvelles voies spirituelles.

L’autre monde est une réédition, réalisée en 2016 par la maison d’édition JMG de Jean-Michel Grandsire, des textes parus dans plusieurs ouvrages séparés chez d’autres éditeurs.

Selon le Père François Brune qui évoque Albert Pauchard dans son livre Les morts nous parlent, les textes ont été reçus par écriture automatique. Destinataires de ces messages, Antoinette Pauchard et ses amis  se présentent sous l’appellation Les Transcripteurs.

Dans leur Avant-propos, ceux-ci écrivent que l’ « auteur est d’avis que son livre n’a besoin d’autre justification que lui-même et saura, bien le cas échéant – plaider sa cause tout seul. »

Et les Transcripteurs d’ajouter : « Nous le pensons aussi ».

 

À la fin de l’ouvrage se trouve une section d’Appendices rédigée par les transcripteurs eux-mêmes, que j’ai trouvée fort intéressante pour se familiariser avec les caractéristiques les plus importantes du Plan Astral, le premier plan où séjournent les trépassés.

Cette section m’a semblé si riche que j’ai décidé d’en faire figurer le texte in extenso dans le présent articleJe présume que les éditions JMG toléreront fort bien que j’aie pris cette liberté !

Que Jean-Michel Grandsire veuille bien prendre contact avec moi s’il n’est pas de cet avis…

 

Par ailleurs, ces Appendices n’apparaissant à ma connaissance sur aucun autre site web, je suis le premier blogueur à les mettre en ligne, je n’ai donc pas fait de copier/coller mais j’ai pris la peine de réécrire le texte mot après mot !! Un travail relativement long mais qui, je le souhaite, vous permettra de mieux aborder le monde astral.


Voici donc les Appendices de L’autre monde :

 

Il a semblé aux transcripteurs que, relativement familières aux étudiants du Spiritualisme et de l’Occultisme, certaines données couramment mentionnées dans le présent ouvrage [ L’autre monde ] pourraient se trouver quelque peu déroutantes pour le lecteur occasionnel. En conséquence, quelques notes d’ordre référentiel seront sans doute les bienvenues.

Il existe de nombreux traités spéciaux sur le sujet. Parmi eux, un choix impersonnel a été fait de La Sagesse Antique d’A. Besant – et le sommaire qui suit a été emprunté à ses substantiels chapitres sur le Plan Astral et le Kama Loka (ou Monde Purgatoriel d’après-Mort).

 

La Sagesse Antique - Annie Besant

Bien qu’ayant lu ces chapitres il y a des années et croyant suffisamment les connaître, les transcripteurs se sont trouvés en face d’une constatation bien inattendue. Et c’est que, non leur compréhension en l’espèce n’avait été que des plus superficielle, mais encore, que bien des choses d’importance leur avaient entièrement échappé : ces mêmes choses, justement, que l’Auteur de notre livre ne cesse de mettre en vigoureux relief et originale évidence ! Ce sont aussi celles qui constitueront la majeure partie de ce qui suit.

 

1/ Le Plan Astral – nom donné par l’Occultisme au  » Monde particulier d’existence, de conscience, d’activité et de développement   » auquel chaque être humain accède lors de l’abandon du corps matériel, à la mort – est la région de l’Univers voisine du Plan Physique où se poursuit notre vie ordinaire.

Ce terme  » voisine  » n’est qu’approximatif. En réalité, le monde astral est tout à la fois au-dessus, au-dessous et autour de nous – bien plus : à travers nous. De sorte que nous vivons et nous nous mouvons en lui comme le poisson dans l’eau et s’il nous demeure intangible, invisible, inaudible et imperceptible, c’est que les particules qui constituent notre organisme physique sont trop lourdes pour vibrer sous l’action de la substance astrale.

 

2/ Sur le Plan Astral, la plupart des formes concrètes ont, lorsqu’on les compare aux formes concrètes d’ici-bas, un éclat et une translucidité qui ont valu à l’ensemble du Plan son nom d’astral – ou “ étoilé ” – tout impropre que soit cet épithète, à rigoureusement parler.

Ce qu’il importe de bien saisir, c’est que les objets astraux sont des combinaisons de matière astrale, tout comme les objets physiques sont des combinaisons de matière physique, et que la mise en scène du monde astral ressemble en grande partie à celle de la terre – étant constituée dans une large mesure par les contreparties astrales des objets physiques.

 

3/ Une des caractéristiques les plus frappantes de ce Plan, c’est la rapidité avec laquelle les formes astrales changent leurs contours. Une entité astrale peut modifier son aspect avec la plus étonnante instantanéité. C’est que la vie, ici, est bien plus active et la forme beaucoup plus plastique que dans notre monde physique. La matière astrale, en effet, présente cette particularité caractéristique de prendre forme instantanément sous l’impulsion des vibrations mentales. Elle répond continuellement aux vibrations de la pensée, du sentiment ou du désir – et les formes y surgissent spontanément sous l’impulsion de ces forces, telles les bulles gazeuses dans l’eau bouillante.

 

4/ La durée d’une forme ainsi créée dépend de la force de l’impulsion qui lui a donné naissance. La netteté de ses contours dépend de la précision de la pensée, et sa coloration varie selon la qualité (intellectuelle, dévotionnelle, passionnelle, etc.) de cette pensée – ou, plus exactement, du sentiment, désir, imagination, mis en jeu.

Dans cette substance astrale prodigieusement responsive, la « pensée créatrice » humaine œuvre à l’aise. C’est ici qu’on trouve tous les « cieux » matérialisés qui jouent un rôle si important dans les religions populaires du monde entier. Les dévots étroits trouvent ici la satisfaction littérale de leurs désirs. Par leur puissance imaginative, nourrie de l’écorce stérile des Livres Saints, ils bâtissent inconsciemment en matière astrale ce qu’ils ont rêvé. Ils édifient dans l’astral : églises, maisons, écoles et tous les cieux matériels qu’ils ont convoités…

D’autres, plus évolués, façonnent la substance lumineuse de leur séjour en paysages admirables et en océans de lumière, en montagnes aux pics neigeux et en plaines fertiles, scènes d’une beauté féerique même lorsqu’on les compare à tout ce que la terre possède de plus exquis.

 

5/ On trouve, sur ce Plan Astral, une région, séparée du reste, non pas en tant que localité distincte, mais par l’état conscient spécial des êtres qui s’y trouvent. Elle renferme des êtres humains privés de leur corps physique par la mort, et destinés à subir certaines transformations purificatrices avant de pouvoir entrer dans la vie bienheureuse qui appartient à l’ « homme » proprement dit – à l’Âme Humaine.

Elle comprend, à vrai dire, des conditions de souffrance temporaire et purificatrice – mais ne renferme aucun lieu de « torture éternelle ». Ces souffrances sont uniquement l’effet de causes mises en jeu par l’individu pendant sa vie terrestre – et elles sont aussi naturelles et inévitables que les conséquences de nos erreurs dans notre monde physique, car nos vivons dans un Univers régi par des lois et où tout germe doit fructifier selon son espèce. Nul ne peut y échapper. Sous la réaction pénible (voire terrible parfois) des lois de la nature qu’il a violées, l’individu apprend l’existence de ces lois, ainsi que la misère qui survient lorsqu’elles ne sont pas observées dans la vie et la conduite.

Il n’y a pas, ici, de punition arbitraire infligée de l’extérieur – mais uniquement, encore une fois, l’inéluctable effet de causes mises en jeu par l’intéressé. LA NATURE NE NOUS MÉNAGE GUÈRE, MAIS EN FIN DE COMPTE SES LEÇONS SONT CLÉMENTES, car elles assurent notre évolution et conduisent l’âme à la conquête de l’immortalité .

 

6/ Il importe de bien se dire que l’homme, en traversant l’un ou l’autre des états purgatoriels auxquels il a personnellement affaire, n’est pas réellement et définitivement débarrassé des passions et des désirs plus ou moins vils qui l’ont amené là. Ces éléments persisteront à l’état de germes pour éclore et former sa nature passionnelle lorsqu’il sera prêt à renaître dans le monde physique.

 

7/ Dans le monde astral, nul ne peut être hypocrite et dissimuler ses pensées malpropres sous un voile d’apparence vertueuse. Tout ce qu’un homme est, il le parait – dans sa forme et dans son aspect extérieur : rayonnant de beauté, quand sa pensée est noble ; repoussant de laideur quand sa nature est vile. Une fois délivrées de la matière lourde et peu plastique du monde physique, les âmes apparaissent sous la forme qui leur correspond et ont exactement l’air de ce qu’elles sont. 

 

8/ Pour les habitants de l’Astral, les éléments, formes, objets, etc. de leur monde, sont aussi réels, substantiels, tangibles et solides que ceux de notre monde physique pour nous. Le corps qu’ils emploient leur est, à tous égards, aussi consistant de leur point de vue, que l’est pour nous le nôtre, ici-bas – bien que doué de propriétés inconnues du nôtre.

Vus du plan terrestre ordinaire, ceux de l’astral nous font l’effet vague et vaporeux – mais, vus de leur plan à eux, ce sont ceux de la terre qui paraissent vaporeux et vagues.

CHAQUE PLAN D’EXISTENCE EST CONSISTANT AVEC LUI-MÊME – et c’est ce que, dans l’étude de ces matières, il importe essentiellement de ne jamais oublier. »

 

9/ Comme il a été dit un peu plus haut (n°3), une entité astrale peut modifier son aspect avec la plus extrême facilité et instantanéité, si elle le désire. Une fée de degré supérieur, par exemple, ou un ange astral – pour nous en tenir à cet unique Plan […], présentent le plus habituellement un aspect analogue au nôtre, bien que d’une perfection et d’une beauté transcendantes inconnues parmi nous.

Mais ils sont tout aussi bien aptes à prendre n’importe quelle autre forme à volonté, selon la nature de leurs activités ou sentiments du moment : flamme, couronne de lumière, fleur, buisson, animal, colonne de nuée, montagne, ruisseau, etc. L’Écriture mentionne maints faits de ce genre, étranges pour nous, Ici-Bas, mais parfaitement normaux Plus Haut, et les observations faites, de nos jours, par des clairvoyants bien entraînés à cet ordre d’études du Monde Intérieur, en confirment la justesse.

Quelques remarques de l’un d’eux [Geoffrey Hodson] peuvent être d’intérêt ici, à propos du chapitre auquel cette note se rapporte (Cf. chapitre VIII de la partie II). Un point qu’il relève à maintes reprises est celui de l’instabilité de forme chez ces êtres supra physiques. Parlant d’un groupe de  » Sylphes  » qu’il observait, il dit :

« …Ici et là, des groupes se combinent en une vertigineuse danse aérienne… Dans un enivrement de joie, ils ondulent en grands cercles soudainement formés – tout aussi soudainement rompus… Ils exultent dans le pouvoir et l’énergie vitale dont leur monde aérien est chargé en ce splendide matin de printemps.

« Sous pareilles conditions, ils perdent fréquemment toute apparence de forme humaine et ressemblent à des masses tourbillonnantes de force et d’énergie vitale – avec, de moment en moment, l’apparition soudaine de gracieuses formations rappelant des ailes, de longues courbes qui sont comme des traîne, une suggestion de bras qui se balancent onduleusement et de cheveux qui flottent dans le vent ; de temps à autre, aussi, deux yeux flamboyants apparaissent, ou encore un visage d’une beauté qui n’est point de cette terre et où se combinent, d’une façon impossible à l’homme, une inexprimable joie extatique unie à une prodigieuse virilité de pouvoir… »

D’un autre degré d’Esprit de la Nature qu’il put observer tout à loisir, et dont il donne une description exquise et détaillée, i remarque :

«  Il est curieux de noter l’impression d’instabilité de forme qu’on éprouve ici : c’est comme si tout était éthéré, si subtil, que cela pourrait à tout moment se fondre et disparaître… »

Ces citations de Geoffrey Hodson sont extraites de ses ouvrages Les fées : Au travail et au jeu (Fairies At Work & At Play, 1925), et The Kingdom of Faerie (1927) :

Les fées au travail et au jeu

 

10/ Le point auquel se réfère cette note – celui des couleurs du Corps Spirituel – n’est point aisé à traiter en quelques lignes. Un ouvrage lui est consacré, qui est unique parmi les classiques de l’Occultisme moderne  : L’Homme, Visible et Invisible, par C.-W. Leadbeater.

L'Homme, Visible et Invisible

Les remarquables planches en couleur qui l’enrichissent sont d’un intérêt tout particulièrement instructif. En ces matières, l’étude de pareil livre est indispensable. Mais on peut, au moins, en extraire et adapter au présent besoin du lecteur ceci :

« Aux yeux du clairvoyant entraîné, un Corps spirituel de formation récente est transparent, irisé…, et presque vide en apparence ; car la force divine qui y est réellement contenue n’a pas encore eu le temps de développer ses qualités latentes… et conséquemment il ne s’y est encore développé que fort peu de couleurs.. tout au plus quelques éclairs faiblement colorés.

« Avec le temps, les choses deviennent plus définies et un moment vient, dans le développement de l’âme, où l’examen de son corps spirituel montre que des couleurs excessivement délicates et éthérées sont visibles à l’intérieur en certaine quantité… On y trouve même une teinte légère de ce violet si délicat, indice de l’amour et de la dévotion capables de se tourner vers le plus haut idéal ; on y voit aussi une légère teinte vert clair représentant la sympathie et la compassion, ou, plus exactement, en révélant la présence…

« À mesure que le progrès spirituel de l’homme s’accentue, on observe que de nombreuses et belles qualités se développent en lui, car le splendide globe irisé est actuellement rempli des plus exquises couleurs symbolisant pour nous, les formes élevées de l’amour, du dévouement et de la sympathie, auxquelles viennent s’ajouter un intellect raffiné et spiritualisé, et des aspirations constantes vers ce qui est divin…

« Composé de matière d’une ténuité, d’une impondérabilité inconcevable, ce corps (spirituel), d’une vie intense et frémissant d’un feu vivant, se transforme, à mesure que se parfait son évolution, en un globe rayonnant de couleurs étincelantes, dont les vibrations produisent des ondes de nuances changeantes, nuances inconnues de nos mortels, et dont notre langage ne saurait traduire l’éclat, la douceur et la transparence.

« Prenez les couleurs d’un coucher de soleil d’Égypte et ajoutez-y la merveilleuse douceur d’un soir d’été de nos pays du nord ; exagérez encore ces couleurs en lumière, en transparence et en splendeur, autant qu’elles sont elles-même supérieures à celles que peut fournir la boîte à couleur d’un enfant – et, malgré tout, celui qui ne l’a pas vue ne saurait imaginer la beauté de ces sphères radieuses qui étincellent dans le champ visuel d’un clairvoyant, lorsqu’il s’est élevé jusqu’à ce monde supérieur ».

 

11/ Ce que dit l’auteur au chapitre XXXII de la deuxième partie de l’ouvrage nous remet en esprit la profonde et significative page de Schopenhauer sur le même sujet, et nous croyons ne pouvoir mieux faire que de la rapporter ici :

« La Nature semble toujours et en tout considérer la mort – cette mort si redoutable en apparence – comme un incident sans importance. Elle manifeste clairement son sentiment à cet égard en livrant la vie de chaque animal, et de l’homme lui-même, à la merci des hasards les plus insignifiants, sans intervenir pour le sauver.

« Considérez l’insecte placé sur votre chemin : la moindre déviation, le mouvement le plus involontaire de votre pied, décide de sa vie ou de sa mort. Voyez la limace des bois, dépourvue de tout moyen de fuir, de résister, de donner le change à son adversaire, de se cacher – véritable proie pour le premier venu. Voyez le poisson se jeter, inconscient, dans le filet prêt à se refermer sur lui ; la grenouille trouver, dans sa propre paresse, un obstacle à la fuite où gît son salut ; voyez l’oiseau qui ne sent pas le faucon planer sur lui, et les brebis que, du fond du buisson, le loup compte et couve des yeux !

« Armés d’une courte prévoyance, tous ces êtres promènent innocemment leur existence au milieu de dangers mortels qui les menacent à tout moment.

« Abandonner ainsi, sans retour, ces organismes construits avec un art inexprimable, non seulement à l’instinct de pillage des plus forts, mais encore au hasard le plus aveugle, à la fantaisie du premier venu, n’est-ce pas – de la part de la Nature – déclarer que l’anéantissement de ces individus Lui est chose indifférente ? C’est ce qu’Elle énonce très clairement, et Elle ne ment jamais.

« Eh bien, si la Mère de toutes choses s’inquiète aussi peu de jeter Ses enfants, sans protection, entre mille dangers toujours menaçants, ce ne peut être que par l’assurance que – lorsqu’ils tombent – c’est dans son Son propre sein, où ils sont en sûreté, et qu’ainsi leur chute n’est qu’une plaisanterie ici…

« Si notre regard pénétrait assez bien au fond des choses, nous nous rangerions certainement à l’avis de la Nature. Aidés de la réflexion, nous devons expliquer cette « sécurité absolue », cette « indifférence » de la Nature en face de la mort des individus, par ce fait que la destruction d’un tel phénomène n’en atteint pas le moins du monde l’ESSENCE PROPRE ET VÉRITABLE » (cité par le Dr Geley : De l’Inconscient au conscient)

De l'Inconscient au conscient

Enfin, il est un dernier ordre de remarques qui, sans doute, ne laissera personne indifférent. Leur évidence, en tout cas, ne pourra faire autrement que s’imposer d’elle-même à toute conscience droite et compréhensive.

La conséquence en sera bien certainement, chez plus d’un, une modification de point de vue et de conduite – en matière de  » Cimetière  » dont ses bien-aimés et amis, en Astral, auront tout lieu de lui savoir gré et de se féliciter.

Le juge H…, qui – voici quelques années – fit passer de si précieuses informations,  par le canal d’une de ses amies, expose la question en des termes si excellents, que le mieux est de les rapporter ici :

 

12/ « Je voudrais dire un mot à ceux qui sont sur le point de venir à nous. C’est pour les adjurer d’oublier aussi vite que possible le corps, après l’avoir quitté.

Oh, la terrible curiosité qu’il y a à revenir vers la chose qu’on prenait jadis pour soi-même ! L’idée nous en vient de temps à autre, et elle peut être assez forte, parfois, pour nous y ramener en dépit de nous-mêmes. Il en est pour qui c’est une véritable et morbide obsession, dont ils n’arrivent guère à se libérer tant qu’un lambeau de chair adhère encore aux os sur lesquels il s’appuyaient en bas !

Dites-leur de bannir cela de leur conscience, sans rémission, de forcer leur attention vers autre chose et de s’en aller, dans la Nouvelle Vie, libres de pareilles attaches. Jeter un regard en arrière, vers le Passé, est parfois à propos – mais pas sur cette sorte de reliquat du Passé !

Il n’est que trop facile, pour nous, de voir ce qui se passe dans le cercueil !… Certes, je ne veux pas vous causer de sentiment pénible, mais les choses sont ce qu’elles sont – et je tiens à vous avertir. La vue qui s’offre à nous dans la tombe, n’a rien de gai ! C’est là, je pense, la raison pour laquelle tant d’Âmes qui ne sont encore ici que depuis peu de temps peuvent être si lourdes de mélancolie. Elles vont malheureusement visiter l’endroit qu’elles devraient justement fuir.

Vous savez bien qu’ici, pour peu que nous pensions nettement à une place donnée, nous sommes sujets à nous y trouver tout de suite. Notre corps est si léger qu’il suit le fil de la pensée sans presque aucun effort…

J’ai rencontré un jour, le long d’une avenue bordée d’arbres – car nous avons des arbres, Ici – une grande femme toute vêtue de noir. Elle pleurait – car nous avons aussi des larmes, Ici. Comme je lui demandais la cause de son chagrin, elle tourna vers moi des yeux d’une inexprimable tristesse :

— Je suis allée là-bas, me dit-elle…

Mon cœur me faisait vraiment mal pour elle, car je savais ce qu’elle éprouvait !… Le choc de pareil spectacle se répète à chaque nouvelle visite, et s’accentue à mesure que « l’objet » devient de moins en moins semblable à ce qu’on aime à penser, relativement à soi-même.

Depuis, je pense souvent à la grande femme en noir, descendant l’avenue bordée d’arbres en pleurant… Ce qui ré-attire ainsi une Âme vers ces tristes restes de ce qui fut à Elle, c’est en partie la curiosité de voir ce que cela devient…, en partie aussi une sorte d’attraction magnétique… »

(extrait de Letters from a Living Dead Man, transcrites par E. Barker)

Letters from a Living Dead Man - LETTRES D'UN TRÉPASSÉ BIEN VIVANT

Et c’est aussi – Dieu sait combien ! – l’accent que, sous l’influence de l’usage, des traditions et des sentiments personnels mal informés, ceux de la Terre mettent sur la question funéraire et les visites de cimetière… ce qui a pour effet fatal de ramener l’attention de leurs bien-aimés, amis et connaissances, vers un lieu qu’ils devraient justement ÉVITER et sur un objet qu’ils devraient, À TOUT PRIX, OUBLIER !

 

 

3 Comments

  • Olivier

    Cet article est intéressant, mais il manque un élément fondamental, celui de la tradition sans laquelle il n’est pas possible de traverser ces mondes, ni même d’affronter ces mondes astrals sans se faire capturer dans une illusion. Voyez la légende d’Ulisse, principe de celui qui aspire à traverser ce monde et que se fait attacher au mât de son bâteau car il craint de ne pouvoir résister aux chants des sirènes, c’est à dire tous les mondes qui vont le séduire. Je citerai cette parole d’un Archange (A peu près) :
     » Vous vous méfiez du monde des hommes, mais le danger vient du monde spirituel  » … ça veut juste dire que le monde spirituel est bien plus dangereux que ce qu’on nous fait croire. Sans tradition il est impossible de traverser ces mondes. Le monde de l’au-delà est encore le monde la mort. Il faut traverser ce monde de son vivant pour trouver la porte du monde de la vie.

  • Jerome Choisnet

    Bonsoir Olivier,
    merci pour votre commentaire. J’estime que votre affirmation selon laquelle « il manque un élément fondamental, celui de la tradition », n’est pas juste. En effet, les Appendices de l’ouvrage L’autre monde se réfèrent explicitement au livre La Sagesse Antique d’Annie Besant, qui s’inscrit dans l’enseignement de la théosophie issu d’Helena Blavatsky.
    Bien à vous,
    Jérôme Choisnet

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