Challenge

Chronique : Parce que l’amour continue

Voici la 7ème chronique de mon challenge de découverte de l’au-delà. Elle est consacrée à l’ouvrage suivant de Chantal Dubourdieu :

Parce que l’amour continue…

Parce que l'amour continue...

 

Ce récit est préfacé par le père François Brune, auteur de nombreux livres dont notamment le best-seller que j’ai choisi il y a quelques semaines pour première chronique de mon challenge : Les morts nous parlent.

L’ouvrage comporte aussi un avant-propos de Jean Staune, auteur de plusieurs ouvrages traitant de philosophie des sciences, et comporte une introduction et un avertissement de l’auteure, ce qui m’enchante !

En effet, j’adore les livres dont l’ossature est complexe, je veux dire par là les livres où les chapitres fondamentaux sont précédés plusieurs préalables, et suivis par moult compléments et suppléments ; plus il y en a, plus je suis content !!

Ainsi, j’aime trouver en début de livre tout à la fois un sommaire, une introduction, un préliminaire, un prologue, un prélude, un préambule, un avant-propos, un avertissement, sans oublier une préface voire deux ;

Et en fin d’ouvrage : un appendice, un postlude, une postface, une ou plusieurs annexes, un glossaire, un index des termes et noms propres avec références des pages, une liste des auteurs cités, une bibliographie, une liste des notes, une page pour les crédits photographiques et autres, une table des matières, sans compter l’inévitable page des remerciements !

 

Préface de François Brune

 » Un très beau livre !  » nous dit François Brune. C’est une belle histoire d’amour, écrit-il, qui se déroule à cheval sur deux plans : notre monde, et le monde de l’au-delà, à travers des signes paranormaux échangés entre une femme qui a perdu son compagnon, et ce dernier dans l’autre monde.

Les phénomènes rapportés par Chantal Dubourdieu sont, pour certains, rarissimes. François Brune nous déclare que, ne connaissant pas l’auteure, il ne peut en garantir l’authenticité, mais Jean Staune s’en charge !

Avant-propos de Jean Staune

  •  » Comment surmonter un deuil alors que vous avez vécu une extraordinaire histoire d’amour, dramatiquement interrompue « 
  •  » Comment envisager la survie après la mort, et sous quelle forme ? Des êtres qui vous sont chers peuvent-ils communiquer avec vous ? « 
  •  » Comment retrouver l’amour terrestre, comment ne pas rester bloqué dans le souvenir d’un être tant aimé alors que la vie continue ? « 

Voici les trois enseignements, nous explique Jean Staune dans son avant-propos, que nous allons rencontrer dans le récit de Chantal.

Le titre de l’ouvrage se justifie à double titre, si je puis dire, d’abord car l’amour continue après la mort de l’être aimé, et aussi  » parce qu’on peut continuer à éprouver l’amour sur Terre après avoir connu un amour unique au-dessus de tous les autres.  »

Une observation avant de débuter : dans toute cette chronique, j’écrirai en bleu et italiques tous les extraits du livre.

Chantal Dubourdieu

Merci à Cultura

Comment tout a commencé

 » — Allô, chérie, je suis aux urgences…

  — Mais que fais-tu donc là ?

  — Le rhumato vient de m’envoyer chez le neurologue, qui lui veut me faire passer un scanner rapidement. Toutes ces douleurs musculaires, cette paralysie du bras viennent, selon lui, d’un problème neurologique, un incident au cerveau… Tu peux venir ? me dit-il d’une petite voix étranglée… “

Au moment de cette annonce, Chantal refuse de s’inquiéter, elle décide qu’elle-même et Serge seront forts :

 » — Écoute-moi bien, écoute bien ce que je vais te dire. Hors de question de nous inquiéter, nous allons nous inscrire dans une confiance totale. Tu entends, une confiance sans faille ! « 

En cette première semaine de mars 2013, le scanner révèle un cancer du cerveau…

Trois jours après l’annonce du diagnostic, Serge qui se croyait fort comme un roc, pour avoir toujours su rebondir face aux situations inattendues, est profondément ébranlé.

Et Chantal sent bouillonner une colère qu’elle tente d’abord de contenir :

 » Mais pourquoi, se demande Chantal — alors que la société est en souffrance, que tant de gens ont mal, que ce soit dans le cœur ou dans le corps —, pourquoi les gens qui se dévouent aux autres sont-ils touchés ? «  

Serge, hypnothérapeute et praticien en soins énergétiques depuis un changement radical de vie, avait résolu de consacrer son existence les douleurs et souffrances d’autrui. Il avait du succès et devenait de plus en plus apprécié et connu.

Pourquoi lui ? se demande Chantal, emplie de révolte.

Puis un éclair de lucidité la frappe et elle accepte ce qui est. Et décide de remplir son cœur d’amour et de confiance.

Les premiers jours

Serge reprend confiance lui aussi et accepte de se faire opérer. Mais la tumeur ne peut pas être totalement retirée, elle était déjà trop infiltrée.

Onze jours après l’opération, Serge est de retour chez lui. Dès le deuxième jour après son retour , il est obligé d’utiliser un fauteuil roulant et très vite ne peut plus s’en passer, sa jambe droite ne le portant plus.

Chantal insiste pour qu’on prescrive à Serge des séances de kiné mais bientôt elle n’arrive plus à le sortir du fauteuil roulant et à le mettre en voiture pour l’emmener chez le kiné.

Or le kiné refuse de se déplacer à domicile ; et malgré l’insistance de Chantal, aucun taxi-ambulance n’est disponible pour les conduire au cabinet du kiné, à quatorze kilomètres du domicile de Serge…

Serge parle bizarrement

Les semaines s’écoulent, et Serge est de plus en plus affaibli.

Un jour, alors qu’il parle avec Chantal qui vient de rentrer de son travail, ses mots deviennent soudain incompréhensibles, il bargouine quelque chose dont elle ne comprend rien. Lui n’a l’air de se rendre compte de rien…

Chantal appelle les secours. Direction l’hôpital.

 » Petit souci épileptique, diagnostiquera le médecin. On vous garde quelques jours, et je vous envoie en maison de rééducation, vous perdez trop d’autonomie. « 

Serge accepte une chimio, mais la première nuit est terrible, et au matin il ne veut plus en entendre parler.

Oser la vérité

« — Chantal chérie, il faut qu’on se parle…

  — Je t’écoute.

  — Est-ce que tu sais que c’est fini ?

  — Oui, je le sais.

  — C’est vrai, tu le sais ?

  — Oui, je l’ai compris, ça fait deux jours que je l’ai compris.

  — Tu l’as compris ! Oh merci Seigneur parce qu’elle a compris ! Merci ! Que je suis heureux que tu sois dans ma vie. Tu sais, même quand je serai parti, notre amour continuera, car je serai toujours à tes côtés, et cet amour sera encore plus beau qu’avant, dit-il avant de laisser couler ses larmes sous un sourire déformé.

Nos deux visages souriants, nous pleurons maintenant tous les deux. Nous rions, même, nos visages baignés de larmes de bonheur. Oui, de bonheur ! Enfin, plus de non-dits ! Nous nous sommes libérés d’un poids trop lourd à porter. […]

Un médecin, suivi d’une infirmière, entra à ce moment-là dans la chambre, marquant un temps d’arrêt devant nos yeux mouillés et nos sourires lumineux, conscient que quelque chose d’important se passait. Serge les regardait, rassemblant ses forces, il lâcha par saccades ces merveilleuses paroles :

— Docteur, vous savez… c’est une belle… histoire d’amour… Je suis heureux de la connaître… On se retrouvera…, l’amour… vous savez… n’a pas de limites…, je serai toujours là…

   Serge répétera deux ou trois fois ces phrases avant de laisser retomber sa tête sur l’oreiller, épuisé. Le médecin semble interloqué : il en est muet de stupeur. Quant à l’infirmière, elle pleure doucement, bouleversée au plus profond de son être. Nous, nous étions heureux, reconnaissants de cette grâce qui nous permettait de regarder la vérité en face dans une sérénité qui nous irradiait de quiétude. « 

Le grand passage de Serge

Quelques jours plus tard, il est convenu avec Serge de mettre en route le protocole de sédation.

Au troisième jour après le début de celui-ci, Chantal déclare soudainement à Serge :

 » — Serge, mon amour, tu as assez souffert… Va-t’en quand tu veux… Ce moment n’appartient qu’à toi. Ne t’occupe pas de moi, car je me relèverai de tout ça, et tu seras fier de moi. Tu es dans mon cœur… N’oublie pas, toi et moi, nous sommes un. Je t’aime. Mais pars quand tu veux. « 

La nuit venue, Chantal fait un rêve, où elle voit sa mère décédée quatre ans auparavant, silencieuse et immobile dans un coin de la pièce où repose Serge dans son lit.

 » Mais qu’il est amaigri ! A peine avais-je de nouveau prononcé ces mots que je le vis ouvrir les yeux, s’asseoir dans le lit, se tourner et sortir du lit, souriant en se dirigeant vers nous. Il nous regarda tout en continuant de sourire avec une extrême douceur. Il me regarda de nouveau tout en continuant d’avancer, mais alors qu’il se trouvait à quelques petits pas de nous, il changea de direction en tournant vers sa droite. Et passa devant nous sans s’arrêter. Je le suivis du regard et, en apercevant son dos, je ne pus m’empêcher de crier :

  — Mais non, il est bien portant, il a repris son corps d’avant !

Je le voyais se diriger vers le fond de la pièce, sa silhouette était celle que je connaissais avant qu’elle ne soit déformée par la maladie. Au fond de la pièce, une porte était ouverte. Il en franchit le seuil et disparut. C’est à ce moment-là que je me suis réveillée. « 

 » Il n’était plus là « 

Il est 1h30 quand Chantal se réveille de ce rêve. À 6h20, elle reçoit un appel de l’hôpital, qui lui annonce que l’infirmière a déclaré le décès de Serge à 1h45.

Chantal se rend à l’hôpital, et en voyant le corps froid de Serge, elle ressent soudainement, avec force, que ce corps n’est plus qu’une enveloppe vide.

 » C’est une certitude, son âme avait quitté son corps ! Il n’était plus là ! « 

Chantal quitte alors la chambre, et prend la décision de ne plus revenir voir le corps de Serge.

Et Serge ne voulait pas de visite, il ne voulait pas qu’on le voie. Chantal demande donc à ceux qui l’aiment de respecter la volonté de Serge.

Signes de présence

Les premières nuits de Chantal après le départ de Serge sont étonnamment paisibles, même le réveil, alors qu’elle aurait pu être éperdue de douleur, se dit-elle.

Au lieu de cela, elle a au réveil une sensation étrange, celle que Serge est passé par là.

En se levant un matin, elle trouve une des toutes premières cartes de visite de Serge sur le carrelage de son salon. Comment est-elle arrivée là ? se demande Chantal.

“ Deux ou trois nuits plus tard, l’imprimante se mettra en marche toute seule : le bruit que font les cartouches en s’alignant me réveillera.  D’un bond, je sortirai du lit pour constater… qu’elle n’est pas raccordée au secteur ! “

Dans les mois qui suivent, en dehors de quelques moments isolés, Chantal a le sentiment que Serge est omniprésent. Elle baigne continuellement dans son amour.

Mais au mois d’août, quatre mois après le passage de Serge dans l’au-delà, au retour de Chantal d’un séjour en Dordogne, plus rien…

Apprendre à vivre sans l’autre

 » Et là, je comprends à quel point je suis dans l’attente d’un signe, d’une manifestation de sa présence. Je pense à lui tout le temps, je ne vis qu’à travers lui. Trop, c’est trop ! Je sens combien il y a risque de dépendance, et ça m’effraie.[…]

Il faut apprendre à vivre sans l’autre. Ce que je vivais depuis son départ était tellement intense que je me sentais vivre entre deux mondes. Je compris alors la signification du mot  » deuil  » : apprendre à vivre sans la présence physique de l’autre, ACCEPTER !

Cette prise de conscience fut douloureuse, mais nécessaire. Il y en avait un de ce côté, et l’autre dans l’ailleurs.

— S’il te plaît, il n’est pas bon de me faire ressentir ta présence minute après minute, je dois m’habituer à ton absence. Laisse-moi un peu de temps…, pas trop… Rien ne changera dans notre amour, mais vois-tu, là, c’est trop… J’ai trop mal quand tu n’es pas là.

Ce fut horrible ! Les mots ont peine à sortir quand mon cœur n’a qu’une envie : celle de lui dire  » Reste encore…, toujours… « 

Tu es vivant

Un jour, assise sur le canapé, le cœur tourné vers Serge, Chantal ressent tout à coup sa présence de façon beaucoup plus nette : chacune de ses cellules le perçoit. Elle le sent, vibrer, se déplacer, elle vit à l’intérieur de son corps cette vie qui s’anime, cette énergie si vive, si joyeuse.

Emportée par cette présence si vibrante et tellement palpable, elle se laisse gagner par l’émotion et s’exclame :

 » Tu es vivant ! Je te sens vivant ! Je comprends ce que ça veut dire ! C’est extraordinaire, impensable ! Tu es vivant ! « 

 

Se redonner le droit d’aimer

Les mois passent… Bientôt deux ans depuis le départ de Serge pour l’autre monde.

Les pensées de Chantal sont perturbées, son coeur étrangement troublé par un ancien collègue, qu’elle nomme « O… ».

Elle en est d’abord fortement agacée, et essaye de discipliner son mental effronté :

 » Comment est-il possible qu’avec tout l’amour qu’il y avait entre Serge et toi, tu puisses être troublée par un autre homme ! « 

La culpabilité et la honte s’emparent d’elle, elle se sent indigne d’écrire son livre censé témoingner de son amour extraordinaire vécu avec Serge.

Une effroyable poussée de boutons se déclare. Chantal appelle une connaissance qui, lorsqu’elle l’entend lui dire qu’elle se sent mal de penser à un autre homme que Serge, éclate de rire :

 » Tu sais qui est l’instigateur de tout ça ? C’est Serge !

 Il veut que tu continues à vivre, que tu te donnes le droit de pouvoir aimer de nouveau. Il a des choses à faire, et toi aussi. Il dit qu’il t’aime toujours autant et que rien ne détruira votre amour. Il dit qu’il t’attendra, mais que tu as d’abord des choses à accomplir. Maintenant, tu dois penser à toi et quand viendra le moment, il t’enseignera à nouveau d’autres choses. « 

Il faudra encore un certain temps à Chantal pour se libérer de sa culpabilité et accepter la nouvelle perspective. Au bout de quelque temps, une nouvelle histoire pourra naître, et Chantal proclamera haut et fort à ceux qui vivent une souffrance analogue :

 » Redonnez-vous le droit de rire, de profiter de chaque belle chose que la vie met sur votre route, à chaque instant. Redonnez-vous le droit d’aimer loin de toute culpabilité. Tout le bien que l’on s’accorde fait du bien à celui qui est parti. « 


Vous avez apprécié cette chronique ? Le récit de Chantal vous a touché ?

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3 Comments

  • Florinette

    J’ai entendu le témoignage de Chantal Dubourdieu lors du Colloque de Toulouse en mars dernier et j’ai été très impressionnée par ce qu’elle a raconté, j’ai donc pris note de son livre. Merci pour ce rappel Jérôme !

  • hannah

    Magnifique témoignage: tant de gens en deuil pourraient en « profiter » mais il y a beaucoup de peurs et de fausses croyances sur la mort.(…et sur la vie!) encore. merci à elle et à vous.
    Hannah.

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